A la sortie de Leon,
il y a un parc magnifique, un paon lance son cri "Léon, Léon".
Je vais doucement, bien obligé.
La
lune se couchait quand je me suis mise en route, elle a disparu peu à
peu dans la brume matinale. Au bord du canal deux jeunes pies
bavardaient.
Sur le chemin, comme ailleurs, ce qui est différent n’est pas accepté, celui qui n’intègre pas le groupe, en se tapant sur le ventre, en franche rigolade tardive, "Ah, ce qu’on est merveilleux !!!! ". Celui là n’est pas le bienvenu. C’est fou comme les humains n’aiment pas ce qui sort du troupeau.
Le refuge est bondé, plus un espace de libre au sol.
Et
vlan, v’là Betty. Je lui ai piqué son lit, façon de parler, c’est
l’hospitalière qui a fait l’erreur. Trop, c’est trop, je lui redonne son lit, à côté de sa copine. Je demande un coin pour planter la tente, Betty est espagnol, mais elle parle anglais, je la charge de cette recherche. Elle ne cesse de me dire "que si, que mais, je peux… " Après bien des cris, avec condescendance "Pas de problème, t’es ma sœur prend
mon lit, je te le laisse, relax, relax".
Et me voilà, plantée dans un pré, bénie des dieux, à regarder
le ballet des cigognes dans le ciel, à attendre le coucher du soleil et
qui sait attendre le lever de la lune.
Au loin, comme de bas nuages la montagne assombrit l’horizon. Le ciel est d’une limpidité à toute
épreuve, j’entends Markus dire "No clouthes". C’est plus que ça Markus,
c’est la vacuité, la lumière cristalline.
Le
petit espagnol "Quetal" est venu me trouver pour savoir. Je lui ai
répondu en français, et chose étrange il semble avoir compris. N’ai-je
pas compris ce matin que c’était son premier jour et qu’il avait les
boules. Quelqu’un dans la nuit avait allumé la lumière, le vieux mexicain
je crois, Quetal s’est redressé "Quetal ?" avec une voix paniquée.
Ici
c’est Villar de Mazarife. Demain seulement 12 km pour rejoindre
Hospital de Orbigo, à moins que je poursuive et que je fasse du camping
sauvage. On verra.

Dés qu'un groupe se forme, tu ne peux qu'en faire parti, ou en être exclu.
RépondreSupprimerC'est vrai, mais en toi qui ne dépend pas de ce regard extérieur... liberté !
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