Ils
disent : si l'on ne différencie le bien et le mal, objectivant
le bien par une mesure commune, et finalement des lois morales, et
finalement des lois d'état appuyées par un régime policier,
jugement et punition ; ils disent : si le penseur doué de
raison ne fait pas ça, c'est la porte ouverte aux crimes, aux
génocides, aux despotismes de classes.
Ne
voient-ils pas que c'est ce système qui produit ces situations
extrêmes et quotidiennes, qu'aucun autre animal que l'homme ne
produit sur terre ?
Où
est apparue cette idée que le mal est en l'homme ? Que l'homme
est mauvais s'il n'est mis sous contrôle ? Si ce n'est un
jugement de la raison, sur les émotions, les sentiments, sur la
nature ?
Mode
de fonctionnement dualiste où les termes quels qu'ils soient ne
peuvent que s'opposer, être réduits l'un par l'autre, sans que
jamais puisse s'exprimer... quoi ?
L'autre,
le tout autre, l'inconnu, le vivant, le toujours nouveau,
l'étincelle, le tout petit... ce qui se tient là, si présent, mais
qui ne peut jamais s'imposer, qui ne le veut pas, qui ne le peut pas.
Ce qui est à naître, toujours à naître...