Je
ne voulais pas vivre bien, bien vieille, toujours plus dépendante,
finir en Epadh, etc.
Peu
à peu les douleurs articulaires se sont installées, jusqu'à
réduire ma mobilité, genou, hanches, pincement discal, la totale.
Longtemps
j'ai géré ainsi ce quotidien en jeûnant. Presque plus de douleur,
si non anti-inflammatoire, sans jamais en abuser. Onguent que je
fabrique avec des huiles végétales et des huiles essentielles,
tisanes pays et voilà !
Et
voilà, je n'avais pas changé de direction, je ne deviendrais pas
impotente, oui , mais !
On
ne meurt pas d'arthrite, d'arthrose, la douleur ne fait pas mourir
non plus. Je ne posais pas la question du comment, en moi le petit
moteur ronronnait.
Comme
un accident, sans prévenir, du sang dans les urines, un raz de
marée, blocage, Urgences.
Je
ne voulais pas y croire, non cela ne pouvait pas être une tumeur
maligne. Devant l'évidence, coup de tonnerre ! Tristesse
infinie, crises d'angoisse.
« Dans
le meilleur des cas, dixit l'urologue de l’hôpital, ablation de la vessie,
poche urinaire. Dans le meilleur des cas parce que
s'il y a des métastases pas d'opération.
La
valse des examens, attente des résultats, et encore l'attente. Les
résultats sont arrivés mais on ne vous prévient pas, encore ce temps
de revoir l'urologue qui lui a les résultats et ne vous les
communique pas.
C'est vrai que le stress est tellement bénéfique !
Oui,
j'ai pleuré, fait de mauvais bilans de ma vie (pas d'amour en tout
ça!), et j'ai encore pleuré. Me suis engagée à faire tout ce
qu'il fallait, comme on me le dirait, tout ce qu'il fallait pour être
guérie, sauvée !
Avant
l'opération, chimio intensive en 4 séances.
- Pourquoi 4 ? avait demandé ma fille.
- Parce que moins cela ne sert à
rien, plus on tue la personne.
Quelle
épreuve, que d'effets indésirables, mais j'ai été jusqu'au bout.
La
tumeur a réduit de taille, n'a plus obstrué le rein gauche,
rendez-vous avec l'urologue. On va vous retirer
la vessie, l'utérus, les ovaires, le vagin, l'urètre. Catalogue non
exhaustif des risques de cette opération.
Quand
j'évoque une alternative à cette mutilation, sans même me
regarder : « On ne vous le conseillera pas ! »
Assommée, tout en moi crie NON ! Mais je dis OK.
Retour
à la maison, mal, mal, si mal, je rentre spontanément en jeûne.
Premier retour au jeûne depuis le début de l'affaire en Juillet
2023. Les douleurs articulaires s'apaisent, elles étaient devenus
tellement intenses.
Devant
ma détresse, le généraliste me conseille de demander un autre avis
médical, de m'adresser en métropole.
Chose
faite, je dis « J'attends, j'attends cet autre avis pour
prendre ma décision. » Les jours passent, bientôt le dernier
rendez-vous avec l'urologue avant l'opération. Les jours passent et
la petite voix se fait entendre : « Que fais-tu ?
Est-ce ton choix ou pas ? Ne peux-tu pas décider par toi-même ?
Libre de toute peur, libre de toute influence. »
Oui,
je le peux, oui !
Cette
opération, je n'en veux pas !
Le
lendemain, le service de cancérologie de métropole m’appelle. Un
médecin à l'écoute vraiment, qui confirme que selon les
statistiques le meilleur moyen d'éradiquer une tumeur comme la
mienne est cette opération. Mais oui, on peut vous proposer autre
chose : réduction de la tumeur par les voies naturelles, radiothérapie et chimio. Je lui dis que ma décision
est prise, je refuse l'opération. Écoute, tout est écoute.
Ce
n'est pas la même musique avec mon chirurgien attitré, il est très
fâché, pas content, pas content !
Pas grave ma décision est prise.
- 70
ans et limitée par les douleurs articulaires, je ne vais pas
demander du rab. Juste limiter la progression, vivre au mieux, en paix les derniers années, les mois peut-être.
- On
ne meurt pas d'arthrite, d'arthrose, toujours plus handicapant et
cela peut durer longtemps, longtemps. Ce n'est vraiment pas mon but,
alors le cancer c'est ma porte de sortie. Inutile d'entrer en des
soins particulièrement agressifs et cette opération à ventre
ouvert c'est le pire pour moi.
- Cette
porte de sortie j'en ai décidé. Pas le petit "je" de l'ego, non, le "Je suis" au-delà le vide et le toujours plus, vient
parler au manque d'énergie de la conscience quand la peur fait
barrage à l'information issue des calculs incessants faits, par,
dans, la nature.
Le
refus de la grande vieillesse en décadence a été rendu possible
par l’acceptation de la mort, et cela ne manque pas de développer
un plan, ce plan est resté inconscient jusqu'au moment de plus du
tout avoir peur de la mort.
L'idée
n'est pas la chose, la chose s'est présentée. L'idée fait à la
fois barrage mais elle prépare (sauf à s'accrocher à elle, à elle
comme à une bouée de sauvetage).
Il
a dit : « Mourir d'un cancer! »
Comme si ,,,