Te
voilà, à tracer devant, dans ce fouillis d’arbres, où les
branches forment troncs.
Ce
bois je le connais, il y a un endroit où passer, que les autres
conduisent à des fossés où s’entrelacent les rochers, bien trop
haut pour tes petites jambes et pour les miennes qui s’ankylosent
de douleurs.
Alors
tu râles, il te faut rebrousser chemin.
Nous
y arrivons, enfin !
J’ai
dis mon arbre, c’est que je redécouvre les possessifs après les
avoir bannis de mon vocabulaire. Ce n’est pas qu’il
m’appartienne, mais entre nous quelque chose s’échange, alors
pour le différencier…
Un
jour que je passais là, c’est comme s’il m’avait fait signe,
entre ses racines une place pour m’asseoir, juste ce qu’il faut.
C’est toujours le matin et le soleil perce juste en face l’épaisse
verdure.
Cryptomerias,
au tronc rugueux, élancé, la tête hors de la touffe, je m’installe
le dos tout contre toi, et en paix je suis, les pensées s’absentent…
Petite
Sarah s’y pose un instant et déjà la voilà repartie !
F. Lamy