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mardi 6 mars 2018

L'homme, une aventure mentale


Cette représentation, que nous avons, d'ancêtres nomades dans une existence quotidienne si difficile du fait de ne pas stocker, ni cultiver, ni construire des abris solides, n'est-elle pas induite par notre propre peur de manquer et encore comme une justification à notre modernité au final dépravée, génératrice de tant d'inégalité ?
D'abord étaient-ils vraiment des nomades ou bien vivaient-ils comme tous les animaux sur des territoires assez vastes où ils se déplaçaient au gré des saisons, permettant ainsi la régénération de leur milieu de vie ? Mais alors c'est cela être nomade, être en accord avec son milieu de vie ! 

Pourquoi ceux-là auraient été plus démunis que les animaux qui dans leur diversité forment avec les plantes, l'eau, et tous les éléments naturels, des écosystèmes qui ne cessent de changer et de se régénérer ? 
Ou alors, il faut imaginer que d'un coup en l'homme serait apparu l'idée de... l'idée de demain, l'idée de la maladie, de la vieillesse, de la mort, l'idée et la peur stérile.
D'un coup comme ça !
Comme une maladie ou une fulgurante mutation génétique...

De grands cataclysmes les ont-ils mis dans l'obligation de partir en quête de nouveaux lieux de vie, ont-il fui quelque chose ? Alors partir d'une manière délibérée, sans choix mais décidée.
Cette migration ne devrait pas nous leurrer, l'aventure de l'homme est une aventure cérébrale, un mental qui se développe dans tellement d'aléas, tellement de possibilités et de limitations.
Lorsque l'on plonge dans la profondeur du "temps" qui est évolution, il n'y a pas d'espèces végétales, animales, humaines, terrestres, lunaires, solaires, toutes les frontières s’effacent.
La pensée n'appartient ni à un individu, ni à une espèce, "cela" pense, "cela" accomplit des calculs incessants.
La question : « Qui suis-je ? » prend fin ici.

Elle se repose aussitôt que l'esprit se retourne en lui. 


Le Nomade de Jaume Plensa... Antibes