Tu
avais raconté ces silhouettes qui se mouvaient sur le mur de la
cave...
Je
te voyais chercher le chemin qu'elles avaient suivi de la rue à
cette antre, tienne De miroir en miroir et tout peut être miroir...
une vitre, une goutte d'eau, la rampe Et son pommeau, le pommeau de
cette canne, le carrelage, tout absolument tout Peut renvoyer ces
reflets d'une éphémèrité vibrante.
Il
pleut, il pleut si souvent...maintenant
J'aime
ces jours gris, je les écoute glisser du matin, jusqu'au soir
Je
ne fais presque rien, toujours moins
La
vie toute intérieure est si vibrante.
J'ai été faire mon lit, c'est une chose que j'aime
Me
coucher dans un lit bien fait
Dans
la haie qui borde la petite cour, sous la pluie
Deux
flammes vacillent si proches l'une de l'autre
Sans
se toucher toute fois.
Je
ne cherche même pas le chemin qu'elles ont pu suivre
Du
bureau, où les bougies pas même côte à côte
Pas
même dans la chambre, donnent leur lumière
Une
verte, une mauve, les bougies oui
Et
le reflet de leurs flammes là-bas dans la haie.
Daria Petrilli - Sleep