Je
lis ces mots : « Le Centre
international de la photographie, fait beaucoup pour compléter
l'histoire de Vishniac, y compris ses photos de la vie juive
européenne à la veille de l'Holocauste. »
La
veille de l'holocauste ?
Il
n'y a pas eu de veille à cette chose immonde, sans précédant dans
l'histoire de l'humanité, c'était imprévisible, impossible à
imaginer, parce que l'homme ne se connaît pas ! C'est toujours
l'autre, la faute à l'autre...
Il
n'y a pas eu de veille à l'holocauste, et pas de lendemain non plus,
nous n'avons pas pris la juste mesure de la signification d'un tel
dénigrement de l'humain. Faut-il le rappeler ? Dans ces grands
pays de l'Europe victorieuse sur le monde, sur les autres cultures,
écrasant tout de son mépris, de son arrogance, un tsunami de haine s'est levé...
des enfants, des bébés, des femmes enceintes (et une femme est
toujours enceinte !), de vieilles femmes aussi, et de vieux messieurs et
de beaux garçons, et des hommes tout simplement, embarqués dans les
wagons à bestiaux, jetés sur les quais, et ces derniers pas, dans
l'horreur la plus totale ! Inimaginable !
Il
ne s'agit pas de se frapper la poitrine, non ! Mais de voir que
cette part d'ombre monstrueuse est notre, elle est mienne, elle est
tienne, quelque soit ton sexe, ta religion, ta nationalité, ta culture, ta classe sociale, ton statut, ton
métier, ta condition physique.
Tant
que nous n'aurons pas repris "chacun en nous", cette part d'ombre ira
par le monde en des actes de barbaries, en mépris, en arrogance, en
haine, étoile jaune épinglée sur la poitrine de ceux que l'on aura désigné du bout du doigt pour en faire sacrifice.