Tu
sais, ils ont condamné les béguines !
Ils
ont brûlé Marguerite Porete la poète
En
place de Grève ils ont dressé le bûcher
Elle
qui avait produit le miroir des âmes simples
Prôner
l’amour de Dieu sans intercession !
Ils
ont condamnés les femmes libres, droites
La
puissance féminine, on a dit sorcellerie !
Chaque
jeune fille qui porte en elle ce flambeau
Encore
aujourd'hui est si belle !
Tu
sais, même ses sœurs l'ont lâché Marguerite !
« Les
béguines déclarent que je suis égarée, les prêtres aussi
Les
clercs et les prêcheurs, les augustins, les carmes et les frères
mineurs »
Elle
qui chercha l'approbation ne trouva que la désapprobation.
Que
disait-elle la pauvre Marguerite ?
Elle
a osé parler du dépassement de la vertu et de la morale
Elle
a parlé de l'union à Dieu, sans intermédiaire
Elle
a parlé de la paix intérieure, qui fait sans attente aucune.
Ma
sœur, la graine que tu as planté est vivante ici
Plus
radicale encore, plus cachée aussi, libre, parfaitement libre
Tu
vivais cet éveil quand les énergies circulent, extase, amour total
Et
ceux qui ont voulu enterrer l'affaire, ont encore participé
Mise en circulation...