Celui
qui ne fait pas l'expérience d'une autre dimension qui remette en
cause les définitions qui ont enfermées l'esprit humain dans une
perception limitée de sa propre relation au monde, celui-ci est
lettre morte.
Plus
l'esprit trouve sa sécurité dans la répétition de ces
définitions, plus le cadre se renforce jusqu'à ne plus permettre que
de nouvelles informations pénètrent ce mouvement mécanique.
Ce
n'est pas tant de définir qui pose un problème, c'est de considérer
que les définitions forment une base inaliénable, considérer
qu'elles sont le fondement du vivant, d'établir sur elles notre
relation au monde, d'oublier que ces définitions ont été produites
dans un but qui se révèle en inéquation avec notre survie.
Il
a été dit : pour nous entendre, il nous faut nous entendre sur
la définition, la ramener ainsi à un corpus commun, celle admise
par le consensus, ou encore celle admise par un courant de pensée
(philosophique, psychologique, sociologique, scientifique en ses
nombreux domaines) ou encore celle dictée par celui qui parle le
plus fort. Triste sort que celui-là, que de se couper du sens
véritable d'entendre.
Entendre ce n'est pas avec les oreilles, perception
qui donne naissance à la conscience et ne cesse de la réactualiser
dans cette écoute si particulière qui n'écarte rien, qui ne
dissèque rien, qui ne juge de rien.