Le dialogue amoureux

Avions-nous pris rendez-vous ?

Je ne sais pas, peut-être...

Je suis arrivée la première

Sous le grand chêne

J'étais-là, paisible

Le regard plongé

Dans cet espace

Ni dedans, ni dehors

J'écoutais l'arbre

L'arbre dans la forêt

La forêt dans la montagne

La montagne...

J'écoutais.

Un bruissement

Loin encore

Une marche presque silencieuse

Tu approchais

Je te savais

Et d'un coup

Tu étais là

Face à moi

Passant par la fente

De cet espace

Ni dedans, ni dehors.

Le don (2)

Quel sens pour ce mot : don ?

Un sens qui ne cesse de se révéler.

Celui de posséder

Afin de pouvoir offrir.

Un passage de relais

Dans lequel chaque élément est clairement identifié

Dans le mouvement global.

Percevoir en chaque chose

Le partage se réaliser

Au-delà, à travers.

Le don du vivant

Qui se donne à Voir

La finitude se fondant dans l'infinitude.

D'autres aptitudes dégagées du bloc...

Au service du vivant.

Le don

La curiosité qui anime le vivant

Lui fait faire de drôles d'expériences.

Et lorsque le cerveau a atteint des compétences de mémoire, de raisonnement, de discernement, de projection, quel défi pour cette créature d'accepter sa finitude !

Et pourtant dans ce « paquet » tous les ingrédients pour comprendre « naître et mourir ». Pour ne pas nourrir des regrets mais se nourrir pleinement du don.

Illusion

Et voilà que le jaillissement

Est dit : illusion

Puisqu'on ne peut s'en servir

Pour s'établir

En faire pension pour la retraite.

Le miracle

Le don ne s’oppose à rien

Il ne vient ni combler, ni réparer

Ni donner sens et justification

Il ne divise pas le pain mais le multiplie. 

 

Le don

Émerveillement d'instant en instant

Parce qu'il n'y a aucune voix pour dire ce que cela est

Ni pour dire ce que cela devrait être.

Le sens véritable du présent

Qui n'est pas un pont entre passé et avenir

Est : cadeau, offrande.

Et là, personne pour refuser

Et donc personne pour donner

Il n'y a que le don.