Au
moment de l'énonciation de ses signes (ceux du consensus), au moment d'entendre en soi
toutes les formes que ce conditionnement a pris, là très précisément, il
est possible de "comprendre" VOIR.
VOIR
ne produit pas de remise en cause, c'est hautement agaçant la remise
en cause, contre productif qu'on se sent en droit de se défendre, et qu'on
le fera à juste titre. Je n'autorise personne à me dire ce que je
dois penser, voir, entendre, sentir, percevoir, à définir la
relation intime qui me fait au monde.
VOIR
écrase en moi tous les mécanismes, d'auto-justification, de dépendance à l'appréciation, la peur de la punition (être rejetée par autrui, abandonnée par
mes pairs, etc.). Ce n'est pas une lutte, absolument pas, c'est une mise en lumière, et la lumière agit, chant vibratoire,
circulation des énergies.
C'est
bien plus que l'image du serpent terrifiant dans l'obscurité et qui
se révèle corde lorsque la lumière émerge dans la grotte, c'est
bien plus parce que l'image est alors vision et sensations, et
émotions. Le processus englobe, dépasse le mécanisme intellectuel,
c'est y être tout entier, avec la transpiration, le rythme cardiaque
qui s'accélère, les yeux qui s'écarquillent, l'obscurité qui ne
cesse de s'épaissir, et la peur d'autant, et, soudain :
lumière ! Là, VOIR, et c'est toujours la première fois.
Énergie
si puissante libérée du consensus, sur le fleuve du vivant un
barrage a cédé, il charrie ces roches, ces bétons, ces ferrailles
qui viennent frapper fort un autre barrage, et ainsi de suite. Et
c'est toujours plus d'énergie pour dire NON. Un Non qui n'est pas
négation, mais action, un Non qui ne s'oppose pas, mais qui met en
lumière pour une proposition de VOIR.