mercredi 12 août 2015

Présence et résonance (23)

Elle a demandé un renseignement au monsieur qui était à sa fenêtre. On l’a fait entrer, lui offre le café. Le facteur est passé, coup d’œil rapide sur le contenu du courrier, le monsieur la regarde, un large sourire aux lèvres : « Il n’y a rien pour vous ! ». Sa femme lui adresse un regard de reproche, la pérégrina rit, ça gagne le rire, ils rient tous les trois.
A Grand Bourg arrêt dans un abri bus, attendre que l’épicerie ouvre. Un coup d’œil sur les horaires, elle décide de prendre le bus pour se rendre à Bénévent. Là-bas elle verra pour un hébergement à l’abbaye, il est temps de prendre une journée de repos et de laver du linge.
Elle a acheté du chocolat et autres douceurs. Assise dans l’abri bus, assise à l’ombre des arbres sur la place, assise dans l’église, elle attend. Juste en face un St Michel terrasse le diable dans toute son horreur, victorieux il a bouté cet ange déchu, ce rebelle, hors du paradis céleste. « Archange qu’as-tu fait là ? Satan avait il introduit la dualité dans le non crée ? Cela ne se peut ! Qu’as-tu rejeté ainsi ? Une part de toi-même ? »

La montée est raide jusqu’à Bénévent. Le bus, elle a compris plus tard qu’il ne passerait pas, ce jour est mercredi et les horaires consultés sont ceux des transports scolaires. A mi-côte elle a cru avoir perdu la carte. Quelle contrariété ! Les cartes IGN sont difficiles à trouver, elles coûtent chers, sont indispensables à avancer sur ce chemin qui n'est pas tracé, et pour finir elles sont plus que ça... Et puis perdre quelque chose, elle n’aime vraiment pas ça ! Enfin, ça fait un drame ! Elle est sur le point de faire demi-tour. La carte est là où elle n’avait pas eu l’idée de la chercher, là où jamais elle ne la met, sa place est sous la banane contre son ventre, elle en est toute fripée. Heureuse la fille, et soulagée de n’avoir pas pris la décision de redescendre cette côte si dure à monter. Voilà qu’un bus passe sur la route il vient de Grand Bourg et se dirige vers Bénévent, incrédule elle le regarde passer.

Aux grands virages où la vue est si belle, ouverte, offerte, une voiture s’arrête. Docteur C. et sa femme s’en vont raccompagner leur petite fille, ils lui donnent toutes les indications pour qu'elle puisse accéder au gîte en leur absence.
Comme si on m’attendait !
C'est le pèlerin qui est attendu.
Oui, c’est ça. C'est bon cet anonymat, être ce que l’on fait.

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