mercredi 4 octobre 2017

Jugements et dernier jugement

On les avait montrés du doigt, ceux qui ne voyant rien venir après avoir tant attendu, avaient perdu patience. Mauvais perdants, ils avaient tout jeté, le bébé avec l'eau du bain, clamant haut et fort qu'on ne les reprendrait plus à partir en de telles chimères. Cyniques, méchants, ils s'en sont allés.
Mais qui les montrait ainsi du doigt ? Ceux qui se pensaient arrivés, ceux qui croyaient avoir gagné, ceux qui se sentaient si beaux, si grands, si exceptionnels.

Oh mes amis, il n'y a rien attendre, et tout à faire pour ne jamais désespérer.
Ce qui peut se montrer du doigt, doit être traité avec la plus grande des gentillesses, malheureusement c'est elle que sans cesse on roue de coup, on rabroue, on moque, on ignore, on utilise en tellement d'exigence. Et lorsqu'elle est bien essorée, on la jette comme une vieille serpillière toute usée, plus que des trous. C'est là peut-être que dans un ultime sursaut de dignité, elle s'en va toute déchirée.

Tout est faux dans ce scénario. 
Ce qui peut se montrer du doigt, si glorieux en certains, si démunis chez les autres, la petite personne, on dit aussi l'ego, n'a d'existence que le temps de se séparer. Ce n'est pas la naissance qui produit cela, non c'est l'éducation, les relations, les identifications, les conditionnements, peu à peu, morcelés, jusqu'à ce pas ultime du renoncement, montré du doigt, ne plus entendre la petite voix en soi. Déconnexion, désespérance, soumission... la porte des enfers.



Lucas Cranach

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