On
les avait montrés du doigt, ceux qui ne voyant rien venir après
avoir tant attendu, avaient perdu patience. Mauvais perdants, ils
avaient tout jeté, le bébé avec l'eau du bain, clamant haut et
fort qu'on ne les reprendrait plus à partir en de telles chimères.
Cyniques, méchants, ils s'en sont allés.
Mais
qui les montrait ainsi du doigt ? Ceux qui se pensaient arrivés,
ceux qui croyaient avoir gagné, ceux qui se sentaient si beaux, si
grands, si exceptionnels.
Oh
mes amis, il n'y a rien attendre, et tout à faire pour ne jamais
désespérer.
Ce
qui peut se montrer du doigt, doit être traité avec la plus grande
des gentillesses, malheureusement c'est elle que sans cesse on roue
de coup, on rabroue, on moque, on ignore, on utilise en tellement
d'exigence. Et lorsqu'elle est bien essorée, on la jette comme une
vieille serpillière toute usée, plus que des trous. C'est là
peut-être que dans un ultime sursaut de dignité, elle s'en va toute
déchirée.
Tout
est faux dans ce scénario.
Ce qui peut se montrer du doigt, si
glorieux en certains, si démunis chez les autres, la petite
personne, on dit aussi l'ego, n'a d'existence que le temps de se
séparer. Ce n'est pas la naissance qui produit cela, non c'est
l'éducation, les relations, les identifications, les
conditionnements, peu à peu, morcelés, jusqu'à ce pas ultime du
renoncement, montré du doigt, ne plus entendre la petite voix en
soi. Déconnexion, désespérance, soumission... la porte des enfers.
Lucas Cranach
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