dimanche 3 décembre 2017

La juste distance

« Il y a un an moins un jour... »
Elle me reprend : « il y a deux ans »
Et comme elle veut me ménager alors que l'échange est publique
« Déjà ! Le temps passe si vite ! »
C'est qu'il ne faudrait pas que l'on puisse croire
Qu'à mon tour je sois atteinte d’Alzheimer
Ou de je ne sais quelle perte de repères par sénilité
Cela me fait bien rire, j'aime les entendre dans cette agitation
Qu'ils pensent si fort, et n'osent dire !

Donc je poursuis avec ce que je venais dire
Ce souvenir précis, cette image de lui en un sourire si doux
Je ne dis pas ce qui ne saurait être compris
Que ce n'est pas une erreur de ma part « un an moins un jour »
En moi, tous les événements du « passé »
Tous là à cette juste distance, un an moins un jour
Ceux de la toute petite enfance, ceux de l'adolescente
Ceux de la femme séduisante, ceux des amants d'un soir
Ceux de la maman ours et de ses deux petits
Et ces enfants grandissant, adolescents, jeunes parents
Souvenirs des complications, des illusions
De la marche, libre, tellement libre
Tous, ils sont là, non qu'ils se bousculent
Ils sont là à un an moins un jour.

Je ne dis rien, je sais combien cela leur est étranger
Qu'il pense profondeur, là où ce n'est que répétition 
Il y a un an moins un jour, qu'il est parti
Et maintenant je vois son si beau sourire
Adieu petit père, adieu.
 



2 commentaires:

  1. La question de temps est vraiment intéressante !
    Le plus souvent nous vivons dans le psychologique, celui des attentes et des regrets, des impuissances et des soumissions.
    Autant le limiter celui-ci !!!
    A défaut de ne pouvoir le réduire à zéro :)))))))))))

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