samedi 20 janvier 2018

Les Grègues

C'est au cœur de la nuit
Alors que l'agitation humaine a cessé
Que j'entends ce que d'abord je ne reconnais pas
Est-ce le vent qui se lève ?
Ou bien un rideau de pluie qui arrive ?


La cascade...
Pas celle qui dévale l'aplomb de la montagne
Encore que...
Elle aura couru la petite plaine en divers lits
Qu'elle a creusé au fil des temps.


Et la voici, s’engouffrant dans les profondeurs
Que les anciens ont nommé les Grègues
Je connais cet endroit pour y être descendu
Avec les chiens je l'avais découvert
Seule, sans les chiens, je l'avais exploré.


Une ancienne sente ravagée d'éboulements
De détritus aussi ! Et j'entends leurs rires gras
Clamer que la tempête a nettoyé les ravines !
Monstre que vous êtes, tout m'est revenu
De vos façons de tout jeter dans les ravines !


Une descente vertigineuse entre immondices
Roches, terres, végétaux ne cessant de reprendre
Ce territoire, ce gouffre, cette bouche immense
Grande ouverte en cette gorge se précipitant vers l'océan
Se tenir aux racines, glisser, descendre encore.


Arrivée tout en bas, une dernière cascade
Un lac, une rivière...
A cette heure de la nuit, c'est tout cela
Qui se donne à entendre
Le monde se donne à entendre.


Bien avant qu'il ne se montre à voir.
Quelque barrage aura cédé
Le ronflement sourd a baissé d'intensité
Au ciel les étoiles depuis des milliers
Des milliards d'années...


C'est un voyage 
Le voyage de l'eau... 



 Les trois ponts au Liban...

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