Ne
vais-je pas être écrasé par "ce qui est", toute cette dérive
humaine sur le radeau du progrès, tous ces cris, ce sang, ces
larmes, ce foutre et ces "jean-foutre" ?
Mais
il ne s'agit pas de ça. Voir ne fait appel à rien de ce niveau là,
cela ne sollicite ni ton image de toi, ni ton image de
l'autre. Ce n'est pas du niveau de la relation qui s'établit entre les images.
Ce niveau de relation
c'est le théâtre des penseurs, ceux qui se prennent pour les
écrivains de la pièce et qui ne sont que les acteurs. Les acteurs
sont dirigés par le texte appris par cœur, par le metteur en scène
qui interprète ce texte, par le décor, la musique, etc. L'acteur ne
sait rien de la vie.
Être conscient, c'est Voir qu'il en est ainsi, à ce niveau-là.
Alors
peut-être qu'un grand silence se fait dans l'esprit. Le silence
n'empêche rien, il n'empêche pas l'oiseau de chanter et son chant
de s'élever dans les airs, vibration, vibration toujours.
L'esprit
qui se voue au mensonge, qui ne voit pas le mouvement du penseur en
lui, toujours en quête de réassurance de son existence, réassurance du bien fondé de ce
qu'il fait, de ce qu'il pense, cet esprit est si chaotique qu'il renonce sans
cesse à la clarté de Voir.
Madagascar
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