mercredi 28 février 2018

Passer

Elle est assise sur un tabouret, dans la petite cour, devant la maison. Elle vient de perdre sa voisine, son amie, peut être sa sœur. Je le sais pour être passée en voiture, il y a deux jours. Impossible de doubler, la chaussée est si étroite, un fourgon bloquait le passage. L’un des hommes du village s’est empressé de venir me dire, qu’ici, une dame est morte. 
 
Elle est là, assise, sur le petit tabouret
Le chapeau en paille chouchou
Orné d’un ruban bleu
Enfoncé profond jusqu’aux yeux
Les mains croisées sur ses genoux
Le corps prostré
Elle répond à mon salut
Un léger sourire.
 
C’est la petite fille qui est là
Assise sur son tabouret
Et qui pleure silencieuse
Le départ d’un être aimé
Qu’on connaissait depuis toujours
Qui ne sera plus là
Chaque jour.
 
Plus loin, plus loin encore
La ligne d’horizon
Petite fille écoute…
Mais elle n’entend pas
Pas encore
Le jour s’approche
Dans ce monde agissant. 

 Déjà publié ici 




Maria Goelachvili

7 commentaires:

  1. Oui, comme Ariaga... c'est simplement beau...

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  2. Merci à vous deux, merci pour ce partage que vous prolonger par votre écoute.

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  3. Si beau et si prenant à la fois.
    Ça me parle...droit au coeur.
    J'ai perdu ma fille Sofia-lina et bien d'autres êtres chers.

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  4. Que ton cœur soit en paix chère Amie...

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  5. Cette image est belle ... la pureté de l'enfance ..... meurtrie par la vie quand on lit ton récit .... la vie la mort.... le cycle ....
    Belle journée Miche et tes amies

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