vendredi 8 novembre 2019

Et puis, être née...


Je suis née dans un vide immense
Rien ne pouvait me consoler de cela
Étrangère à cette condition
Témoin de cette gageure.

Et puis, je t'ai rencontré
Tout, tu étais tout pour moi
Respirer à travers toi
Manger, parler, boire
Tu occupais chacune de mes pensées
Je ne pouvais vivre sans toi
Et pourtant !
Tout en toi était défaillance
Qui faisait si grande souffrance
Impuissante, et pourtant !
C'est moi qui te portais.

Et puis abandon pour de bon
Tu es parti, plus de nouvelles
Alors je t'ai oublié... comme si tu n'avais jamais existé
Les années ont passé
Une fois tu es venu, je ne t'ai pas reconnu
Et puis...

Quand tu es mort, quand j'ai appris que tu étais mort
Tu es revenu à moi, comme au premier jour
Et toi en moi, en tellement de manque, de souffrance
Ce vide dans lequel je suis née

Longtemps, longtemps après ton départ
Après que tu sois mort
J'ai rejoué toute la scène
Mon corps et mon esprit de nouveau accaparés
Suspendus au souffle d'un, à ses mots
Ses sautes d'humeur, ses ouvertures et ses fermetures
Aussi fort, aussi intense, il le fallait
Parce que là, j'allais trouver les ficelles
Les sentir dans ma main, et …

Oui, plus aucun manque, tout est en moi
Rien ne saurait m'abandonner
Et ce vide dans lequel je suis née
Le connaître enfin...

Vacuité, ce vide est plein de la plus belle énergie
Détachement, transparence dans laquelle je me retrouve enfin.


Oleg Oprisco 

4 commentaires:

  1. Miche ... cela me fait penser à "La sagesse du domaine de la vacuité"

    "Couleur blanche de son élément, l’espace, qui peut se trouver simplement morne et vide ou bien vibrant en raison du don d’ubiquité de l’intelligence.
    Pas de situation spécifique."

    https://chou-genou-caillou.blogspot.com/2019/07/inspire-dun-enseignement-bouddhique.html

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