samedi 23 mars 2024

Mourir n'est pas la défaite de la vie.

 

La première fois où cela a été, enfin, possible
Aimer sans être aimé, aimer celui qui abandonne
Celui qui s'éloigne, qui ferme sa porte
Qui vous ignore, qui ignore votre plainte
Et la plainte lamentable, indécente, se tord sur elle-même
Aimer le cœur grand ouvert sans justifier, sans juger
Sans chercher à comprendre ce qui se passe là où tu n'es pas la bienvenue.

Pour que cela soit, il a bien fallu que l'attachement fut grand, si grand
Parce que si non, il ne se passe rien
Tu parles avec quelqu'un puis on ne se parle plus, c'est anodin
A peine si tu le remarques, tu ne t'en souviens même plus
Non, celui-là a animé en toi quelque chose de si profond
De l'ordre de la survie, respirer avec lui, avec la menace
Que si cela cesse tu vas étouffer, et qu'avant tu respirais si mal
Et puis il s'est retiré.

Ça c'est quelque chose !
Tu meurs ou tu vis pour de bon, c'est cela le "sans choix"
Alors tu aimes réellement dans ce mouvement d'ouverture
Où toutes les informations du vivant te changent résolument.

Mourir n'est pas la défaite de la vie.





Maya Kokocinski Molero 


3 commentaires:

  1. Voici ce qu'écrivait Teilhard De Chardin. Il a beaucoup écrit sur le sens de la souffrance et de la mort : « Les souffrants se trouvent comme chassés hors d’eux-mêmes, poussés à émigrer hors des formes présentes de la Vie » (EH. p.64). « Dans la souffrance est cachée, avec une intensité extrême, la force ascensionnelle du Monde. Toute la question est de la libérer, en lui donnant la conscience de ce qu’elle signifie et de ce qu’elle peut » (EH. p.65). « Aucune réalité physique ne peut s’accroître indéfiniment sans atteindre la phase d’un changement d’état… Les morts, la Mort, sont et ne sont que des points critiques semés sur la route de « La Mort, où nous semblons disparaître, se découvre ainsi comme représentant une simple phase de croissance : elle marque notre accession à une sphère supra-humaine de self-conscience, de personnalité » (EH.p.130). Et, enfin : « Pour trois raisons au moins une évolution personnalisante est forcément douloureuse : elle est à base de pluralité ; elle progresse par différenciation ; elle conduit à des métamorphoses » (EH.p.105).

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  2. https://youtu.be/y3dUCDXOyYo?si=K7dYpIC1wdspGz3a

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  3. Merci à vous deux, Anonyme et Mala :))

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Merci de vos commentaires