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vendredi 21 août 2015

Présence et résonance (50)

Elle a dit :  « J’essayerai d’aller jusqu’à Berciano Del Real Camino ». Il y a deux itinéraires pour rejoindre Léon, peu à peu elle s'est persuadée qu'elle s'était trompée, qu'elle n'est pas sur celui qui passe à Berciano. Quelle importance ? Elle ne sait pas, mais c'est important.

Elle arrive dans un village, aucune inscription concernant le nom, tout est étrange en ces murs. Elle demande : « Dondé es el albergue », ces mots qui la conduisent d’habitude à la porte du refuge où elle retrouve les compagnons d'un soir. Il lui faut interroger quatre personnes pour finir par aller frapper à une porte. Là à nouveau embarras, mais la petite dame finit par l’accompagner et lui ouvrir la porte de l’albergue. Un chantier, un chantier sale, au 1er étage elle trouve un coin pour y installer le tapis. La fatigue, les douleurs, les émotions, un raz de marée, un sanglot, une fin du monde, un lâcher prise, elle s’endort dans les rugissements du vent.
Des bruits la réveillent, il y a du monde là-dedans. Les travaux vont bon train, un samedi passé 18 heures. Les ouvriers n’en reviennent pas la voyant débouler, ils lui disent qu'elle ne peux pas rester ici, elle comprend qu’ils proposent d’aller ailleurs. Elle ne veut pas aller ailleurs, elle veut rester ici.
Elle est retournée jusqu’à l’entrée du village pour se laver à la fontaine et repérer le chemin pour demain. Elle a rencontré un berger avec son troupeau. Maintenant elle sait qu'elle n'est pas perdue, là, le nom du village, elle est bien à Berciano Del Real Camino.
Apaisée, elle va se coucher dans cet endroit si particulier, dormir ici participe de quelque chose... Le vent mugit dans la plaine, pénètre dans la pièce, vibre la vitre, la solitude est grande, totale, rien n’y échappe.