A
la sortie de Léon un parc, un paon lance son cri « Léon, Léon ».
La lune se couchait elle s'est dissoute peu à peu dans la brume
matinale. Au bord du canal deux jeunes pies bavardaient.
C'est peut-être plus perceptible ici, celui qui n’intègre pas le groupe, se taper sur le ventre en franche rigolade jusque tard le soir « Ah, ce qu’on est merveilleux !!!! », celui-là gêne, pourtant il ne demande rien.
Le refuge de Villar de Mazarife est bondé, les lits tous occupés, mais aussi le sol où les tapis sont côte à côte. Et vlan v’là Betty, la pérégrina lui ai volé sa place, façon de parler. Elle râle fort Betty, puis voyant la pérégrina remballer ses affaires : « Pas de problème, t’es ma sœur prend mon lit, je te le laisse ». L'autre hausse les épaules agacée par tant de condescendance, elle est partie à la recherche d'un coin pour planter la tente Betty sur les talons « que si, que mais, que... ».
Le ballet des cigognes dans un ciel si limpide, elle entend Markus dire :
-
No clouthes
-
C’est plus que ça Markus, vacuité, la lumière cristalline...
Le
petit espagnol "Quetal" est venu la trouver pour savoir.
Elle lui répond en français, et chose étrange il semble avoir
compris. Étrange ? N’a-elle pas compris ce matin que c’était
son premier jour et qu’il se sentait perdu ? Quelqu’un dans
la nuit avait allumé la lumière et lui le petit espagnol s’est
dressé d'un coup « Quétal ? » avec une voix paniquée.
Elle
a très bien dormi malgré le bruit du coté du refuge, dans la nuit
des cavalcades « Oh la luna ! Oh la luna !». Elle se rend à
l'auberge pour chauffer le café, ils sont tous partis laissant un
tel désordre, la cuisine dans un état innommable, des détritus
dans tous les coins.
A Hospital de Orbigo, elle prend refuge. Le chemin a été difficile, mais tout est difficile ces derniers jours. Du matin jusqu’au soir, le ciel a cette pureté incomparable.