Elle
part la première, plus tard sur le camino Rotraud et Markus la
rejoignent, la dépasse. Dans les descentes Rotraud court, saute de
pierre en pierre, gracieuse comme une chevrette.
Ainsi
donc la pérégrina franchit la porte qu’ils flânent encore tous
les deux. Derrière elle ce géant et son bâton. Hier soir elle a
remarqué cette grosse branche, un petit arbre couché au sol, puis
elle a vu l'homme et a compris. Elle avance tranquillement, il est
toujours derrière elle. Le géant serait-t-il escargot ?
A la sortie de la ville... ce n'est pas une accélération, ce n'est pas un effort, c'est un navire qui ayant atteint l'océan au-delà des murs du port, glisse sur les eaux, si beau.
A la sortie de la ville... ce n'est pas une accélération, ce n'est pas un effort, c'est un navire qui ayant atteint l'océan au-delà des murs du port, glisse sur les eaux, si beau.
Marcher, s’arrêter, poser le verre. Le ciel gris et nuageux, le souffle du vent dans les pins, l’odeur du thym, tous ces chants vénèrent la splendeur du monde. Ils sont là, les compagnons d’un jour, puis très vite plus personne alors le temps s’ouvre sur l’éternel mouvement, tout est vacuité.
Marcher
à nouveau et cette image qui s’impose de ces grands hommes, les
Peuls. Elle surgit lorsque le corps rectifie de lui-même la posture,
le dos bien droit au milieu du sac, le regard posé là ni dedans, ni
dehors, sans effort grandir, toucher le ciel.
A
Los Arcos dernier repas avec Rotraud, le chemin elle le fait un peu,
pas longtemps, tous les ans.