Le
rétrécissement du cœur, chakra mais aussi se sont les fibres, cela
se remarque aisément : attachement et identification.
Mes
enfants m'appartiennent, je suis mes enfants, ma famille, ma maison,
je retiens dans ma prison tout ce que je touche, la vie est donc mon
bien, et la mort me ravit tous mes biens. Je me fais
plainte, je suis celui ou celle qui a tout perdu, et toujours il y en
a quelques uns pour venir me plaindre, moi la pauvre créature comme si
j'étais la seule, l'unique. Je glisse ainsi dans tous les processus de
dépendance,
les drogues, l'alcool, les médoc, mais aussi les idées qui vont
avec, je suis raciste.
La
boucle est bouclée ! Elle l'est autant quand tout va bien, que je trône
sur mon petit monde, qui risque à tout moment de s'écrouler, et je le
sais, même si je parviens à l'ignorer en m'occupant avec le malheur des
autres.
Que
le cœur vienne à s'ouvrir, les larmes coulent à flots, les larmes
libératrices, purificatrices, je ne suis plus rien que ce lit de
larmes. Et voilà que je glisse sur ce fleuve, un chant s'élève,
réconciliation, l'étranger est mon ami, avec lui je marche, je
grandis. Je n'ai plus de maison, j'habite le monde. Je n'ai plus de
famille, je suis le monde. On me parle, je parle, la parole enfin
libérée...
Daniel Mirante, 1977