Reportage
sur le Congo, grand pays au centre du continent Africain, riche de
tant de minerais, et si pauvre pour les siens.
Des
guerres, la pauvreté, le manque d’éducation …
On
le sait, à travers le monde entier, on le sait que cela se passe
comme ça, à côté de la grande richesse, la grande pauvreté, et
même la mort par obésité et la mort par famine…
On
le sait… savoir n’a vraiment aucun effet.
Là,
voir les gens, ils parlent, racontent… descendre dans la mine…
dans la rivière un couple, l’homme s’exprime en un langage
clair, d’une belle voix posée.
Un
dollars, voilà ce qu’ils gagnent à deux pour nourrir la famille,
le jour sans travail est un jour sans manger.
Il
dit ses connaissances en métallurgie, mais pas moyen d’échapper à
la prospection.
Il
dit ce qu'il sait qu’au delà de leur misère, on gagne
beaucoup d’argent avec le minerai.
Il
parle, non pour se plaindre, mais pour dire. Et sa voix pénètre la
maison :
« Il
faut que vous voyez, il faut que la France voit, comment nous nous
vivons, voir notre souffrance.
Voir ?
Oui,
voir notre souffrance. »
Il
n’y a pas de colère, ni d’énervement, juste cette belle voix
forte d’homme.
Plus
loin la jeune fille, violée. Elle est là parmi ces sœurs, et les
bébés qu’elles ont mis au monde, et les enfants orphelins de la
guerre. Elle est là dans l’ombre, on devine à peine son visage,
mais sa tristesse, sa détresse, si présente.
Et
ces dernières images… ce jeune garçon, à genou face à cet
homme. Je ne sais pas qui il est celui là, belge, peut être un
responsable de la mine.
Deux
sacs sont posés là, et l’homme parle rudement. Il attrape les
mains de celui qui dit avoir trouvé les sacs remplis de minerai :
« Regarde
comme tes mains sont sales, ce sont des mains qui ont creusé, pas
des mains qui ont attrapé le poisson. »
Il
insiste pesant de tout le poids des mots, les mots de celui qui sait
et qui décide, "des mains qui ont creusé… des mains de voleur ! "
« Quel
âge as-tu ? »
Le
garçon bredouille, il a 15 ans.
« Montre
tes dents ! Ce ne sont pas des dents de 15 ans ça, mais des
dents de 9 ou 10 ans, voleur et menteur. Alors tu vas aller en
prison, je te livre à la police. »
Et
le gamin est jeté dans un camion.
L’homme
blanc, dans toute son arrogance, s’adresse au journaliste, déplore
le manque d’éducation… il ne perçoit rien, absolument rien de
son comportement, de ses incohérences, de son manque profond
d’éducation et de son manque total d'humanité.