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vendredi 8 octobre 2021

Cette force en toi

 
Les poupées, objets transitionnels
ELLE, cette mère si problématique
Et toutes les mères le sont
Avait fait poser des cheveux aux poupées
Celle de ma sœur Marie, la mienne
Je me souviens de la visite dans cet ancien atelier
Et c'est une femme qui nous avait reçues.
Pourquoi avait-elle fait ça ?
Nous n'étions pas riches, les fins de mois étaient difficiles
Mais peut-être justement par soucis d'économie
Dans ce temps-là on réparait les poupées.
Je ne me posais pas de question, témoin, juste témoin
Donc nous avions chacune notre poupée si bien coiffées.

Le jour du crime, j'ai pris une paire de ciseaux et j'ai taillé
Les belles coiffures... celle de ma poupée, celle de ma sœur
Sans émotion aucune, je l'ai fait, je voulais juste leur couper la frange
Quelle engueulade ! Et pourquoi as-tu fait ça !!!!

Aujourd'hui pour une image
Toutes les pièces s'assemblent, je sais pourquoi !
Alors je vais vous raconter... et l'affaire sera close.

C'était un ami de mon père, un ami de travail
Ils travaillaient tout deux à la SNCF
Et cet ami coupait aussi les cheveux
Ancien coiffeur peut-être...
Je ne voulais pas, je ne voulais ni pour ma sœur
Ni pour moi, mais ils m'attrapaient
Me tenaient sur la chaise et le massacre commençait
Ni le petit frère, ni la petite sœur n'étaient concernés
Seulement Marie et moi, coupe au bol !
Et les poupées, et les belle coiffures ...
Et...

Alors tu comprends … ces poupées avec leurs longs cheveux
Comme ceux de la petite sœur non sacrifiée
Tu comprends …
Sans que rien ne se dise en moi, je les ai sacrifiées.



lundi 13 septembre 2021

De Bernard à Rox ...

 

Te souviens-tu ?

Non, ce n'est pas celui où tu allas te cacher aux toilettes...

Je te voyais ouvrir la porte, jeter un œil à l'écran

Et vite refermer la porte

Le drame se jouait encore !



jeudi 24 juin 2021

Le témoin, position, état de conscience... mémoire

 

Mémoire vive, glissement, le parfum, le goût

L'atmosphère de nos souvenirs lontans

Position du témoin...

 

« Nos souvenirs ne sont pas fiables 

Il suffit de retourner sur les lieux pour le vérifier. »

 

Oui, dans mon souvenir cette cour était bien plus grande !

Mais j'étais encore petite fille

Au bout de la main de mon père

Comme le monde me semblait grand !

Et pour la parcourir cette cour, plus de pas

Elle était plus belle aussi, de vieilles pierres

Un abandon bien vivant

Qui n'existe plus dans cette restauration.

 

Derrière la petite fenêtre

Je te vois, je te sens, je te touche

Tu n'allumais l'électricité que la nuit venue

Et encore !

Une ampoule de 25 watts dans la suspension

Monte et baisse

Ça en faisait des discussions

Qu'ils disaient que tu t'abîmais les yeux

Que quand même, faut pas exagérer !

Toi, tu ne disais rien, tu les laissais dire.


Dans le vieux frigidaire qui ne fonctionnait plus

Tu rangeais les journaux qui te serviraient

A emballer les haricots fraîchement cueillis

A l'aube tu allais dans les champs

Puis sur ton vélo, dans un cageot

Tu allais les vendre au marché.

 

Plus tard, quand je venais seule te rendre visite

Le dimanche en fin d'après midi

Tu étais là, derrière une autre petite fenêtre

A lire, à coudre, et même à ne rien faire...

Tu me racontais, comme dans tes lettres

Les potins du quartier

Rien de bien intéressant, mais nous échangions

De ces informations de l'autre côté.



Monte et baisse