« Quand
on est vieux on se sent vulnérable ».
Je me souviens le petit enfant que nous avions accueilli un soir au foyer, et qui suppliait : « S'il vous plaît monsieur, s'il vous plaît
madame, ne me faites pas de mal ! »
Pour
cet enfant que les services sociaux venaient de séparer de sa mère
sdf comme on dit, je comprends... et puis cet enfant était si doux,
tellement gentil, et prévenant, comme ça, sans le faire exprès,
sans manigance, sans calcul. Si, si, cela existe sans calcul, dans
une ouverture totale, au cœur de laquelle on rencontre le petit
jésus, qui n'est autre que l'absolue vulnérabilité indestructible
du vivant, en chacun de nous. Non, non ce n'est pas un sophisme !
Je dis bien « absolue vulnérabilité indestructible ».
Mais
pour les vieux, je ne comprends pas, ont-ils passé leur vie durant à
se croire les plus forts, les plus justes, les plus riches, les
plussss quoi ? Qu'ont-ils perdu ?
Pas même leur suffisance
puisque les voilà à se découvrir tellement démunis... en vérité la peur, imminence, que toute leur vie, ils ont repoussé, loin,
loin, là-bas et qui est là, tout près...
Voilà,
il n'est jamais trop tard, tout à sa juste place.