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mardi 10 mars 2015

Qui de l'oeuf, qui de la poule ?

On n'a jamais vu de révolte dans les basses-cours, il faut dire que les conditions y furent tout d'abord agréables, nourriture en abondance, de bonne qualité, un toit, des clôtures protégeant des prédateurs, et lorsque le renard parvenait à se glisser dans le poulailler, les poulettes en frayeur voyaient le gardien, le fermier arrivait en chemise, le bonnet sur la tête, le bras armé du fusil et pan, pan, le vilain s'il avait de la chance s'enfuyait. Le lendemain l'homme ne manquait jamais de boucher les trous, de renforcer le grillage.
Il n'y a qu'au moment d'être saisi d'une main ferme, suspendue, que la volaille s'inquiétait, comprenant d'un coup que la main nourricière venait réclamer son dû.
Qui de l’œuf, qui de la poule ? La question est encore débattue, mollement mais quand même, quoi qu'il en soit ni l'un ni l'autre ne virent venir les batteries, les hangars, les cages, la surpopulation, le tri des poussins, les manipulations violentes de la naissance à la mort, les conditions toujours plus...

samedi 7 février 2015

Marcher sur l'autre rive

L'odeur acre où se confondent les effluves, celle de l'émotion du cochon bien sûr qu'ils s'apprêtent à égorger, tendu par la corde, se vider de son sang dans les hurlements, celle des hormones des hommes déterminés à cette tâche, les femmes qui attendent, s'affairent, l'eau qui bout déjà.
Dans le silence de la maison, ces odeurs se séparent, elles sont palpables, deviennent presque visibles, juste essayer de ne pas prendre parti, juste écouter...

Mais pourquoi se pensent-ils obliger de faire cela ?
Peut être qu'ils en éprouvent du plaisir, un sentiment de puissance, je ne sais pas, je ne veux pas savoir. Savoir serait être de ce niveau de réalité à laquelle je ne peux pas participer.