samedi 7 février 2015

Marcher sur l'autre rive

L'odeur acre où se confondent les effluves, celle de l'émotion du cochon bien sûr qu'ils s'apprêtent à égorger, tendu par la corde, se vider de son sang dans les hurlements, celle des hormones des hommes déterminés à cette tâche, les femmes qui attendent, s'affairent, l'eau qui bout déjà.
Dans le silence de la maison, ces odeurs se séparent, elles sont palpables, deviennent presque visibles, juste essayer de ne pas prendre parti, juste écouter...

Mais pourquoi se pensent-ils obliger de faire cela ?
Peut être qu'ils en éprouvent du plaisir, un sentiment de puissance, je ne sais pas, je ne veux pas savoir. Savoir serait être de ce niveau de réalité à laquelle je ne peux pas participer. 

 

21 commentaires:

  1. Vivre sur l'autre rive...Participer aux tâches...

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  2. Sur l'autre rive, vivre est marcher, on ne s'installe pas, on ne fait que passer, pas de compagnonnage, seul par devant dans sa propre relation au monde.
    C'est peut être une manière de "participer aux tâches", mais la question ne se pose pas.

    Il est donc normal que ton autre rive ne soit pas celle que j'évoque ici.

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  3. C'est bien la même autre rive...originellement...Je t-entends...

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  4. ... ni commencement, ni fin... différents niveaux de réalités sans qu'il y ait continuité entre eux...

    Je dis ça, parce que je comprends ainsi ce que tu dis (orienté par le mot "originellement") : je viens de là, donc je peux t'entendre, mais j'ai évolué, j'ai grandi, etc.
    Si c'est bien "la même autre rive" toutes ces notions de gravir des échelons n'ont aucune existence.

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  5. Nous ne sommes jamais que les élèves plus ou moins attentifs de nos expériences...

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  6. Nous parlons, nous parlons mais quant à savoir ce que nous sommes ... des donneurs de leçons le plus souvent.
    :)

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  7. Oui, l'autorité silencieuse du maître est souvent trahie par la suffisance bavarde de l'élève...

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  8. Le silence ne fait preuve d'aucune autorité, en lui toutes les voix discordantes se taisent. En nous les voix...
    La relation entre deux personnes, "maître et élève", est hautement pathologique, la suffisance concerne alors les deux protagonistes.

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  9. "Nous ne sommes jamais que les élèves plus ou moins attentifs de nos expériences...
    Oui, l'autorité silencieuse du maître est souvent trahie par la suffisance bavarde de l'élève.."

    Dans ce schéma, objet et sujet séparés, rien qui ne concerne "l'autre rive" qu'évoquent mes mots de ce matin...




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  10. Le maître ici désigne l'expérience, rien d'autre! là justement où le schéma objet-sujet vole en éclat.

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  11. L'expérience est "une", si tu lui attribues l'autorité sur un élève bavard par suffisance, nous sommes bien dans le contexte d'un sujet et de son objet séparés. Cette réalité existe,c'est même celle qui prédomine dans les esprits.

    Bonne soirée à toi, anonyme.

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  12. Ne serait-ce qu'en l'évoquant nous nous séparons de l'expérience.
    Bonne soirée Miche.

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  13. L'évoquer n'est pas s'en séparer, pas encore, la questionner oui, la séparation est signifiée.

    Pouvons-nous communiquer avec autrui sans que cela soit questionnement, remise en cause, jugement, etc.
    Les corps eux se parlent sans se séparer de l'expérience...

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  14. "Les corps eux se parlent sans se séparer de l'expérience..".
    Voilà...

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  15. Oui, ça nous emporte... d'où la nécessité d'inter-agir avec nos autres outils, en cela.

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  16. Tu veux dire endiguer?

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  17. Alors il faut faire confiance à l'intelligence intrinsèque à la communication des corps...Elle se débrouillera toujours, à cette condition, avec les moyens du bord...

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  18. Ce n'est pas un manque de confiance, c'est au contraire un acte de confiance que celui de réinviter "tous" à la table...

    Ceci dit, il te "faut faire" comme toi, tu penses, tu sens, tu comprends.

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  19. Sauf que dans la communication des corps le moi s'abolit naturellement...

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  20. Y'a pas de sauf, les corps ne cessent jamais de communiquer, ils communiquent encore dans la mort.
    Chaque cellule, un moi, une multitude de moi qui se parlent...

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