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lundi 8 août 2016

C'est toi !!!

Cette force en moi, c'est toi
Vrai, je viens de très loin
Et si souvent me suis traînée au fond du fossé
Voulant me perdre dans les brumes
Celles des villes, des impasses
Jetant la bouée au moment de boire la tasse
Mais voilà me suis pas noyée !

Cette force en moi, c'est toi
Et ça vois-tu c'est quelque chose !
Parce que plus jamais je n'accepterai de la perdre
Alors la laisser grandir, et dieu comme elle grandit !
Alors naître et mourir d'instant en instant
Apprendre de cette danse
La beauté du vivant.

Et cela vibre si fort
En tellement d'intensité
Que mourir se révèle dans sa nature profonde
Qui est métamorphose
Non à la manière de la chrysalide
Ou alors c'est une métaphore
Un autre monde qui prend pieds ici
Et se déploie dans cet ailleurs
Que l'homme ne voit pas
Ne peut pas voir, attaché qu'il est
A la forme, au connu, à la répétition
A sa personne, à l'idée de "qui je suis"
Alors il ne veut pas !
Il ne veut surtout pas VOIR.

Mais toi, toi qui est la force en moi
Je sais que tu VOIS.

samedi 26 mars 2016

Irradiation

Naissance et mort
La vie.

Des vivants et des morts ?
Ce sont les mêmes
Rarement quelque chose d'intéressant à dire.

Une longue plainte...
Claque la langue
Claque les doigts
L'air se met à vibrer
Chaleur irradiante.


mardi 9 février 2016

suite et fin... La morgue

Les mots, elle en prononce tant qui vont dans toutes les directions, le fil, les chiens, la mort, le fil qui mène tout droit à son sentiment de culpabilité. 
L'anglaise, la zoreille aux trois chiens noirs....
Zoreille, oreille, écoute...
Elle dit encore :
Je voudrais aller près de sa maison, et lui dire ! Mais je ne peux pas, il y a les voisins.
Vous n'avez pas besoin d'aller là-bas pour lui parler.


Elle me regarde, nous nous disons : «  Au-revoir ».

A la morgue

Depuis plusieurs jours, il pleut... hier pluie et vent violents, un petit air de cyclone sans l’œil. Le jeûne commande, il faut marcher, il faut sortir de la maison. Il pleut à torrent ! Une accalmie, ce n'est toujours qu'une trouée, en profiter, partir vers la cascade.
Petites averses, la marche se prolonge au-delà de la rivière qui ne coule pas autant qu'on aurait pu le penser, peut-être sera-t-il possible de passer par le chemin des mésanges. Y'a pas de mésange à La Réunion, nostalgie des petits blancs installés dans les hauts.
Coup d’œil à l'entrée du sentier, si les herbes sont hautes je n'irai pas me faire tremper la culotte. Ah, fraîchement coupées, les services municipaux sont passés par là ! Je la vois, je reste sans bouger, la regardant avancer : toute pimpante, chaussures à petits talons, parapluie transparent. « Bonjour ! Le chemin est-il praticable ? ». Elle vient de passer à ma hauteur, me répond que oui, il y a un peu d'eau, mais je pourrais sauter sur les pierres pour ne pas mouiller mes baskets.
« Merci ! » J'avance, quand je l'entends derrière : « En ballade ? Sans les chiens ? ». C'est à peine si je me retourne pour lui dire que les chiens sont morts.
Elle veut en savoir plus, comment cela se fait, pourquoi...
Nous faisons ces quelques pas qui nous séparaient, nous les faisons l'une vers l'autre.

La mort, les chiens, c'est le fil, les chiens, elle me parle de ceux de son amie l'anglaise. Oui je la connais, mon fils a été son voisin, il a habité là-haut. Les chiens de son amie l'anglaise, elle ne s'est pas ce qu'ils sont devenus, ils ont disparu. Elle tire le fil, les chiens, la mort.
Son amie l'anglaise, elle est morte.
« Elle est morte ? Quand ça ? »
Il y a quelques mois, elle est morte et son mari aussi. D'abord lui, d'une crise cardiaque. Elle l'a appelée, au téléphone elle disait : « Philippe est mooort ». Elle ne comprenait pas « moooort », avec son accent anglais ! Il était là, tout étendu.
Et puis un autre jour, Agnès, son amie l'anglaise, l'a appelée à nouveau, elle voulait la voir, son cancer avait repris, elle se sentait seule, son mari lui manquait, pas d'ami ici, qu'elle. « Je lui ai dit, peut-être seras-tu fâchée, mais je te le dis le cancer, moi je ne peux plus ! ». Et voilà, elle n'a pas été voir Agnès.
Quelques semaines plus tard, elle a fait une rupture d'anévrisme, à l’hôpital les médecins ont répondu à ses enfants qui habitent en métropole : « Vous pouvez venir, de toute façon elle sera morte ». Bon, ça c'est qu'elle dit, peut-être que le médecin n'a pas dit tout à fait en ces termes.
Et puis... elle n'est pas morte !

Elle était encore à l’hôpital que son fils, lui dit : 
Ta copine, elle est là.
Ma copine ?
Oui, l'anglaise.
Ah mais ce n'est pas une copine, une amie !
Elle est là.
Où ça ?
A la morgue.