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mercredi 3 août 2022

Moïse sauvé des eaux (2)

 
Il a gravi le panier en osier comme il le fait à chaque fois qu’il est en besoin de nourriture, ou de caresses.
Les premiers temps il est tombé quelques fois, maintenant il a compris et reste juste accroché en haut du panier, lançant le cri qui dit : « Viens j’ai besoin de toi ! »

Là, les chiens m’ont devancée, et Moustique le saisit en sa gueule, le lâche me voyant me précipiter.
Le chaton tombe au sol, et sans bruit, vif comme l’air, il se réfugie sous le meuble.
 Il a compris qu’il y a grand danger pour lui.

C’est là, palpable, l’intelligence en ce petit corps qui fait l’action silencieuse, ce mouvement furtif… droit au but.



Moïse et Mousqtique 

mardi 2 août 2022

Moïse sauvé des eaux

 
Depuis ce matin, il pleut à torrent. En début d’après midi, je décide de sortir les chiens, la pluie est moins dense.
Sous nos capes, nous chantons : « Petit escargot, porte sur son dos… ».
L’enfant est joyeuse, la route est rivière, les bottes barbotent.
 
Et là, qui rampe, un être, si petit, tente la traversée. Impossible de dire, bébé tangue… non un chaton.
Sarah a peur, elle hurle : « C’est un monstre ! ». Vrai il a piteuse allure.
Les chiens bondissent, prêts à dévorer cette chose qui appelle. Les trois laisses
à distance, je ramasse le souffle de vie, qui se blottit en ma main.
 
Il est là dans une serviette, il dort.
Ses yeux sont fermés, il porte encore le cordon qui le reliait à sa mère.
« On meurt bien tout seul ». Alors je l’ai nourri au biberon, fait sa toilette,
tenu au chaud d’une bouillotte.





mardi 12 mai 2015

Tous les temps en même temps... ici et maintenant

Depuis ce matin, il pleut à torrent. En début d’après midi je décide de sortir les chiens, la pluie est moins dense.
Sous nos capes, nous chantons : « Petit escargot porte sur son dos… ». L’enfant est joyeuse, la route est rivière, les bottes barbotent.

Et là, qui rampe, un être, si petit, tente la traversée. Impossible de dire, bébé tangue… non un chaton, nouveau-né, il porte encore le cordon.
Sarah a peur, elle hurle : « C’est un monstre ! ». Vrai il a piteuse allure. Les chiens bondissent, prêts à dévorer cette chose qui appelle. L'enfant est toute à sa panique, les trois laisses à distance, je ramasse le souffle de vie, il se blottit en ma main. « Calme-toi, c'est un petit chat, il faut que tu m'aides, ouvre la poche de ma cape, que je le glisse-là. »
Le voici dans une serviette, il dort. Que vais-je faire ? Trop petit...
« On meurt bien tout seul. » Alors je l’ai nourri au biberon, fait sa toilette, tenu au chaud d’une bouillotte.

Moïse, sauvé des eaux, il a grandi et les trois chiens l'ont accepté, et le vieux chat et la chatte blanche. Libre, il partait faire de grandes virées, il revenait en m'appelant bien fort. Et puis, un jour, il n'est plus revenu.
Le temps a passé, les chiens sont tous morts et les chats aussi, d'autres chats sont venus. Je suis encore-là dans ce trou de montagne, le fil de Sarah, le fil de chacun d'eux en moi... et ce grand espace qui s'ouvre sur un sourire suspendu aux nuages.
C'est un travail dans les profondeurs, de chaque instant, où les attachements se fondent dans cette montagne, dans sa respiration de vents, de nuages qui courent sur ses flancs, et parfois s'ouvre sur l'infini d'un ciel vacuité.