Ce
jeu qui consiste à dire : « Je ne suis que la partie » Si
petit et ignorant, si faible, si dépendant Fausse
humilité dans l’ignorance des forces qui nous animent.
Ce
n’est pas dieu qui nous demande de rendre des comptes Mais
bien notre manque de lucidité Elle
nous conduit à tant de violences De
mépris, d’isolement, de souffrance Et
finalement à tellement d’arrogance Celle
qui prétend définir le vivant En
faire une idée Mise
à distance. Il
n’y a d’autre limitation Que
celle qu’on s’impose Dans
les plis du repli.
Comme
ils traitent la nature, comme ils sont à l’intérieur.
La
relation de l’homme à l’animal, est un livre ouvert, où tout se
montre à voir.
Obliger
de passer par la route, les chemins sont inondés par les radiers.
Les chiens sont excités par ce changement d’habitude.
Près
de la rivière, un cri plaintif…
Un
peu plus loin, au bout d’un terrain en friche, une maison. Un
chiot, semble en équilibre, de l’autre côté d’une clôture
rudimentaire.
Il
appelle.
Prévenir
ces gens, n’entendent t’ils pas ?
Faire
le tour, personne.
Retourner
… Le petit a chuté, je ne vois pas exactement ce qui se passe,
mais il est en danger.
Attacher
les compagnons…
Il
est entrain de s’étrangler, au bout d’un fil à linge…
Il
y a là tout près, une chienne attachée à une chaîne, sur le
terrain vague qui me regarde approcher. Un husky, « œil
bleu-œil marron ». D’autres chiots dans la courette qui
jouxte la maison.
Hésitation
un court instant, avec des points d’interrogation sur la réaction
de la mère, et déjà j’ai le chiot dans mes bras.
La
corde lui serre tellement le cou, impossible de la faire passer
par-dessus la tête, et ils ont fait tant de nœuds !
D’une
main, c’est difficile…
Derrière
la clôture, deux autres, l’un deux est également empêtré,
coincé, gémissant.
J’appelle,
que l’on vienne m’aider… j’appelle fort…
Dans ce village
ils sont tous sourds dès qu’il se passe quelque chose.
Celui
que j’interpelle, qui passe là-bas sur la route, poursuit son
chemin.
Parlons
encore d’évolution, celle de nos modes de vie, de la culture
intensive, de la production raisonnée, de la nourriture que nous
ingurgitons et nous parlerons de notre niveau de sensibilité.
Ne
pas confondre la sensibilité et la sensiblerie.
La seconde sert à
tenir à bonne distance ce qui pourrait nous toucher, voir nous
réveiller.
La
première nous met dans un rapport étroit à toute chose, de telle
manière que nous sommes en continuelle transformation.
« Âmes
sensibles s’abstenir, images choquantes »
Les
âmes sensibles regarderont sans vaciller, l’étendu des dégâts.