vendredi 24 juin 2022
Ce monde que nous faisons
vendredi 25 février 2022
suite et fin... La morgue
A la morgue
La mort, les chiens, c'est le fil, les chiens, elle me parle de ceux de son amie l'anglaise. Oui je la connais, mon fils a été son voisin, il a habité là-haut. Les chiens de son amie l'anglaise, elle ne s'est pas ce qu'ils sont devenus, ils ont disparu. Elle tire le fil, les chiens, la mort.
Elle était encore à l’hôpital que son fils, lui dit :
dimanche 20 février 2022
La cathédrale
Elle aimait à marcher dans la ville, prendre le dernier train pour rentrer.
Elle quittait le lycée à pieds, ayant dépensé dans les cafés l’argent qui lui avait été donné pour payer le bus.
Après le parc, elle remontait en direction de la cathédrale, passait près de la prison, ce grand mur de pierres hérissé de tessons de bouteilles.
Puis elle redescendait dans les vieux quartiers…
C’est là qu’elle se perdait dans les ruelles, dans la nuit souvent brumeuse. Seule, croisant quelques inconnus, elle aimait cette ambiance, en toute confiance.
Des images accompagnaient ces longues traversées solitaires, des images qu’elles gardaient en esprit, plus tard, elle écrirait sur son cahier, comme le peintre en quelques traits dessine une chambre perdue au fond d’une impasse.
Puis, il fallait s’extraire de cette obscurité trouée de la pâle clarté des réverbères. Ne pas manquer le dernier train.
Lorsqu’elle atteignait la gare trop de lumière projetée sur la façade blanche, elle clignait des yeux. Ça faisait mal, comme le retour vers cette pseudo réalité, le train qui avalerait les kilomètres, le vélo qu’il faudrait pousser dans la côte, et la maison.
Ils seraient tous à table, on la questionnerait, elle se taisant les poings serrés sous la table…
vendredi 18 février 2022
La rémission des péchés
« Mon père, pardonnez-moi parce que j’ai beaucoup péché. »
De l’autre côté de l’isoloir, elle savait l’homme jeune et beau qui écoutait. Il y avait peu qu’il était arrivé celui-là, et le dimanche à la messe les belles venaient rien que pour le voir, elle les avait remarquées.
Comme d’hab elle s’accusa de ce qui, à la maison, faisait des drames depuis la plus tendre enfance, en ces mots familiers : elle avait « piquer de la nourriture ». Même qu’elle se souvenait de cette chose incroyable, de la mère quittant un moment la maison pour une course, et qui ce jour là, avait…
Oui, elle avait montré à l’enfant la tapette à souris, comment cela se déclenchait, que les doigts si menus seraient coincés dedans ce piège, si la voleuse venait à lever le couvercle de la boîte à pain pour commettre quelques larcins de cette pâte dorée et croustillante. La tapette à souris fut placée là.
Incrédule et silencieuse l’enfant avait suivi du regard la démonstration de la mère, se disant : « Ce n’est pas possible, elle ne peut pas vouloir cela… »
Malgré ça, elle n’avait jamais cessé de flirter avec le mal, et régulièrement se laissait aller à quelques péchés de gourmandises. Soulever le couvercle du pot de crème fraîche et caresser du doigt, ou encore quelques pincées de gruyère râpé dans son emballage de papier... Venait toujours ce moment, où le penchant l’emportait, et ainsi mettait en évidence sa forfaiture, et les cris de la mère.
De l’autre côté de l’isoloir, un rire moqueur : « Mais ce n’est pas un péché que de manger quand on a faim ! »
Elle se trouva un peu vexée devant l’évidence de sa naïveté, celle que l’on concède par peur. Mais, en même temps, libérée du jugement de ses aînés.
Elle rentra, et déclara fièrement que l’abbé avait dit que … Elle prit réjouissance à la mine déconfite des parents.
Voilà que leur bon dieu, les rappelait à l’ordre !
vendredi 14 janvier 2022
Après ton départ ...
Une de tes farces, clins d’œil
Que j'aime !
Sur l'échelle que ton père a fixée
Pour que je puisse cueillir les papayes
Je vois le chien xylophone que je garde
Il était à toi quand tu étais petit
Je ris,
Au-dessus de ma tête un vol de moucherons
Devine, devine ! Devine ce que je découvre sur la tôle ?
Une belle papaye, bien mûre, la dernière
Elle aura chu après ton départ
Merci mon grand
Mon grand, merci !