lundi 17 août 2015

Présence et résonance (35)

Au bout d'un chemin boueux et glissant, deux soldats en patrouille, des chiens enfermés dans un chenil hurlent à la mort, de hauts et austères bâtiments, Ronscevalles. Après le porche une cour carrée, « No abla espagnol ». L’accueil est aussi rude que les murs du monastère, pas un mot de français à la dame qui ne connaît que deux mots d’espagnol. Elle saisit l’essentiel, pas le droit de manger dans les dortoirs, il faut s’inscrire avant la messe à l’un des deux restaurants pour le menu "del pelegrino", la messe est à 20h, demain portes closes à 8 h. On l’accompagne jusqu’à un dortoir à travers un dédale de corridors, d’escaliers et de salles vides. Une trentaine de lits superposés, des sacs sur certains couchages. Un jeune homme grand et mince se précipite vers elle. Il lui parle, en allemand, elle répond à son sourire sans un mot.
Elle décide d'un lit, s'allonge, faire face à toutes les émotions qui se présentent, plus que tout elle appréhende la promiscuité. Hier à Saint Jean Pied de Port, sa première nuit avec ces compagnons d'un soir, elle a longuement écouter les souffles dans la moiteur sans parvenir à trouver le sommeil.
La faim finit par la faire sortir de son trou, s’inscrire pour un repas, se faire mouton et suivre le troupeau. Ici s’ouvre la porte du camino.


2 commentaires:

  1. Il faudra un jour que je relise le tout... sur papier. :)
    Le Camino est long pour ceux qui décident de l'arpenter.
    Passe une douce journée Miche.

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  2. Long et court le chemin qui passe
    Douces pensées vers toi.
    o)))

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