lundi 17 août 2015

Présence et résonance (37)

Partie en solitaire, elle finit l'étape avec Rotraud. Elles se sont croisées dans la matinée, Rotraud marchait avec Markus. Ils ont du se séparer, car un peu plus tard, le grand jeune homme est passé seul devant la pérégrina qui faisait une pose.
Après une dernière montée dans un tourbillon de vent, elle a franchi un pont de pierres, laissé sur la droite une chapelle, là commence l’agglomération.
Elle sortait d’une boulangerie qu'elle se trouve nez à nez avec Rotraud. Celle-ci lui demande si elle s’arrête ici. Non, bien sûr que non, alors elle l’aide glissant le pain derrière la sangle du sac.
Il y avait encore un sacré bout et pas facile à trouver, le parcours fléché ne passe par le refuge qui est de l’autre coté de la ville. Mais Rotraud, l'autrichienne, parle bien l’espagnol.
Nombreux sont ceux qui se sont perdus à Pamplume. Stéphanie et Jean-Lou se sont retrouvés en centre ville : « On lui avait rien demandé, il a compris qu’on était perdu, il nous a conduit jusqu’ici ». Markus n’a pas rencontré de guide, les marques jaunes l’ont conduit jusqu’à la sortie de la ville, comprenant alors sa méprise il a fait demi-tour, a erré longtemps. Il les a rejoint fort tard, fatigué et de mauvaise humeur.

Le séminaire est une construction du début du siècle, mal entretenue. De loin une immense croix sur la haute façade. La nouvelle du christ vivant n’a pas dû parvenir jusqu’ici, des croix il y en a partout, sur les rambardes des escaliers, sur les murs du gymnase. C’est là qu'ils vont dormir. La salle est immense, encombrée de lits superposés, et comme ils sont peu nombreux les pèlerins du jour, l’impression de démesure s’en trouve encore accentuée.
Elles ont laissé leurs sacs, et sont parties en visite. Leurs pas s’accordent comme ça naturellement.

Ils ont mis en commun les victuailles. Rotraud a acheté une pastèque, comment allait-elle s'y prendre pour trancher avec son canif ? Elle a sorti d’un sac de toile qu’elle nomme le frigo, un imposant couteau, un sabre oui ! Éclats de rire, certains font remarquer que cela doit alourdir le sac. Elle le fait passer de mains en mains afin que tous vérifient qu’il n’en est rien, et fièrement elle partage la pastèque.

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