Les
chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus menue des
deux me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens,
même quand il pleut. » Ce n’est pas une question, elle sait,
elle me voit tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis
sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens
noirs. Ici on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour,
attachés, enfermés le plus souvent, juste bon à gueuler pour
prévenir des voleurs de poules.
« Tu les aimes tes chiens ! »
Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose d’une grande
beauté, elle sait ce qu’est aimé !
Elle
sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible… Ah
petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, par toi,
et là me reviennent tous ces enfants rencontrés en des moments
aussi magiques.
Ces
deux fillettes, enfants du cimetière de Manille, rencontrées dans
la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux
cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec
tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ,
elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les
embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains, et a
murmuré, je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout
mon être a tressailli de cette rencontre, comme si un ange était
descendu sur terre, j’ai pleuré.
Les
garçons aussi, du Pérou, qui revenant de Genève, m’avait offert
au milieu de l’assemblée une flûte de pan, fabriquée de leurs
mains.
Plus
loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore
assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les
éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour,
tu vas bien ? » d’une manière ! Terre et ciel
étaient là dans cette salutation. Et ce jour où nous nous étions
perdus lors d'une promenade dans la forêt, il était fatigué, il
nous fallait nous dépêcher il allait faire nuit, alors je l'ai
porté sur mes épaules. Il était si petit, si léger ! Et lui
me tapotant le dessus de la tête : « Ça va, ça va ? ».
Cet enfant plein de gratitude, prenait soin. Le temps qu’il a été
accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus
durs s’étaient apaisés.
Plus
loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les
autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et
rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme
ça. »
Internet
Merci ...
RépondreSupprimer:)))
SupprimerBeau , tout simplement beau .. Merci Miche ..
RépondreSupprimerMerci...
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