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dimanche 10 septembre 2023

Des enfants


Les enfants voient, et la matrice artificielle, et la matrice naturelle, d'où ce sentiment si profond d’espérance, mais aussi ces peurs si grandes que ceux qui ne voient pas disent irraisonnées, puis sans fondement. Et la raison mettant un terme aux peurs, ferme la porte de Voir, et la matrice artificielle et la matrice naturelle, et le mensonge et la vérité.
C'est bien cela qui est prévu, c'est bien cela qui ne cesse de se produire, de génération en génération, le passage fermé, maintenu fermé, par une armée au service de la matrice artificielle, ils ne savant pas qu'ils sont au service. 
Enfin... un peu quand même. La jouissance du pouvoir sur autrui, aussi petit soit-il, le pouvoir de l'employé de mairie, le pouvoir de l'enseignant, le pouvoir du spécialiste, de l'homme politique, regardez-les dans leurs gesticulations et vous verrez. Mais la peur, fait le miroir qui sépare, et renvoie sans profondeur sa propre image inversée. 

Le pouvoir sur autrui, la jouissance du pouvoir, c'est le signe. C'est aussi bien sûr, jouir de la souffrance d'autrui, sentiment de supériorité, certitude de posséder la vérité ( y compris quand la vérité est de savoir que je ne sais pas - là est le summum de l'asservissement à la matrice artificielle). 






lundi 13 février 2023

Le père noël est une ordure, c'est toute l'année !

 

Alors qu'il dépose sous les sapins multicolores
Des joujoux par milliers
Ailleurs, il n'en dépose aucun.
 
Et même le salaud, il fait travailler des enfants !



mercredi 7 septembre 2022

Cousin, cousine

 
Ils s’aiment ces deux là, c’est sûr
Cousin, cousine
Et là toute la matinée des disputes
A n’en plus finir, des mots tranchants
Je t’aime plus, je…
 
L’un fait un trou qu’il veut pour lui tout seul
Il défend son territoire à force de menaces
Elle ne l’entend pas comme ça
Et fait glisser le sable
Dans le trou profond
Elle ne cède pas, elle devrait pourtant
Laisse, il ne veut pas !
Mais justement comme il ne veut pas…
 
Qu’est-ce cela ?
Ah, je connais, c’est sûr !
 
Évidence, ils sont là arque boutés
Sur leurs différences
Comme si la peau noire de l’un
Ne pouvait supporter la blancheur de l’autre
Et vice versa
 
Au manège, cela reprend, elle veut monter
Sur le même, avec lui, et lui ne veut pas
Et puis soudain il dit : Oui
Une dame qui s’y connaît bien en relation
« Il y en a toujours un qui est plus conciliant »
Elle rêve celle là, un pas en avant
Parce que là, elle ne veut plus s’asseoir
Sur le même siège et enfourche la girafe
 
Expliquer, dire que…
Inutile. Théorie moralisante
Je ne te connais plus
Arrondir les angles, neutraliser les excès
 
Tant que ces deux là, seront à s’affirmer
Dans ce qui fait que nous sommes deux
Ils iront du j’aime au j’aime pas
Il n’y a d’autre solution que d’attendre
Que cela prenne fin, que les corps fatigués
Se détendent et entraînent le repos, la paix.
 
Alors nous irons, marcher, regarder
La grande marée qui dévoile le corail
Qui laisse l’air profité de son parfum
C’est si rare ici.


Laurie Snow Hein

vendredi 2 septembre 2022

Des enfants et de l'amour

 
Ils jouent, et puis un mot de trop ou je ne sais quoi, Max fort en colère :
« Je ne suis plus ton cousin ! ».
La petite n’en revient pas, je sens son cœur qui se serre, c’est que depuis trois jours elle les attendait les retrouvailles avec le cousin. Elle a de la fierté, dissimule son chagrin et lui rétorque : « Et bien moi aussi suis plus ton cousin ! »
Il la reprend : « T’es pas mon cousin, ma cousine… »
Cela finit dans les jupons de la grand-mère.

Oui, je me souviens, à la primaire ces filles qui se disputaient et disaient : « T’es plus ma copine jusqu’à Noël !» Je trouvais ça tellement idiot, plus tard découvrir que l’on pouvait s’aimer et ne plus s’aimer, faire des enfants et s’en aller perdu dans sa désespérance, ça j’ai encore moins compris. Bon ceux-là n’ont que trois et quatre ans.
Je leur dis que quand on aime c’est pour la vie et que même… 

Au fond de moi, ça trésaille : « Qu’es-tu entrain de leur dire là que s’ils ne rencontrent pas ça en l’autre, ils seront toujours en quête, en souffrance, c’est bien la même chose ! » Idéalisme ? Non, c’est ainsi que j’aime au-delà du besoin de l’autre que c’est si troublant quand quelque chose vient répondre…
Max plante son regard noir au plus profond :
« Et quand tu seras bien, bien vieille mamy, et que tu vas mourir, tu m’aimeras encore ? »
Et la petite de surenchérir qu’à chaque au revoir, elle dit que : « tu vas manquer. »

Ah, me voilà mal. Il me faut chercher la réponse, plus profond encore, parce que là, en vérité, je ne sais pas ce qu’il en est de cet amour quand on n’est plus. Je ne veux pas leur raconter des niaiseries, ne pas les trahir, ni éluder leur questionnement, ils attendent une réponse.
 
« L’amour n’est pas de toi, il passe par toi, tu en es responsable, mais pas propriétaire. L’amour est une qualité de l’incommensurable. » *
Alors oui, mes petits, quand je serai morte, cet amour sera toujours là, soyez en sûr !
Bon je suis émue, eux pas du tout, ils retournent à leurs jeux, réconciliés il est vrai.
 
*mots de l’ami



jeudi 1 septembre 2022

Suspension

 
Comme c'était bon, ce temps où vous étiez petits...

L’enfant s’est posée
Elle me parle de tant de choses
De ses petites affaires
Comme ça, tout simplement.

Ses mots ont une résonance
Si particulière, pas de barrière.

Il est question d’Arthur
De la grande section
Frère d’une de sa classe
Et qu’ils jouent ensemble
Elle s’interrompe, gronde
Le chien qui aboie.

« Mamie tu te souviens,
On a vu un cheval et une chèvre
Non ce n’est pas une chèvre
Mais le dromadaire. »

Elle soupire, appliquée
Dans le tri qu’elle a entrepris
« Mamie je pourras pas tout faire »
Dehors la pluie… cela faisait longtemps.


Sarah et Max

mercredi 31 août 2022

Les coeurs tendres

 

L’enfant, il a 4 ans, joue avec ses petites voitures alors qu’à la radio passe la chanson, Les cœurs tendres de Jacques Brel. Tous deux dans la même pièce, chacun occupé de son côté.

« Moi, mon cœur il est moitié ange et moitié homme. Et toi ? »

Ben, déjà interloquée, il écoute sans en avoir l’air, il sait profondément.

Je lui réponds : « Mon cœur n’est pas toujours pareil, parfois  il est tellement ouvert qu’il semble grand comme le ciel, et d’autre fois il est comme un tout petit caillou et il pleure.

-Moi, qu’il reprend, des fois il est ange, des fois il est homme et des fois il est les deux. »






mardi 30 août 2022

Un, deux, trois soleil, fais moi rêver

 
Petit Tom regarde avec insistance sa mère-grand : « Mamy, fais moi rêver ! »
« Mince alors, se dit la grand-mère, d’habitude ce sont les enfants qui inventent des histoires. »
Elle réfléchit un peu, peut être bien qu’il ne s’agit pas d’inventer, mais de raconter ?
« Oui, oui, raconte-moi quand tu étais petite ! »
Les voici, assis dans le grand sofa rouge, bien confortables dans les vieux coussins, et la voix grave, un peu rauque, raconte.
« J’étais petite comme toi, j’allais en vacances chez ma grand-mère, Mariette. Avec le papet, ils avaient une ferme, deux vaches, deux chevaux, un cochon, des poules, des canards, des lapins et des rats qui couraient le grenier, ah, il y avait aussi un chien.
Les chambres n’étaient pas chauffées et l’hiver il faisait bien froid, alors Mariette mettait dans le four de la cuisinière une brique qui devenait bouillante. Elle l’enveloppait de papier journal, et glissait le tout, entre les draps. Quand l’heure de se coucher venait, le lit était bien douillet, et longtemps les pieds gardaient le contact chaud.

Au petit matin frileux, comme il était difficile de sortir de cette couche, je regardais longtemps à travers la lune des volets le jour se lever.
la lune des volets ?
oui, dans les volets en bois, il y avait une ouverture en forme de croissant de lune.
tu mettais des couches ?
mais non, ballot, c’est un mot pour dire le lit. Pas l’objet, mais là où il fait si bon y être. »
Petit Tom sourit, et se pelotonne un peu plus encore, il aime, ces mots bizarres que mère-grand utilise comme des ustensiles de cuisine, il aime la chanson de sa voix qui monte et descend, agite comme la cuillère la soupe. Il rit : parfois même, des éclaboussures !
« Encore mamy ! 
ah, je commence à être fatiguée de parler ! »

 Petit Tom se serre encore un peu plus, alors ...
« Ma grand-mère Mariette, avait donc deux vaches, chacune avait un prénom, elle les aimait avec affection. Elle aimait tous les animaux, et pourtant, elle tuait le pigeon en l’étouffant dans ses mains. C’était curieux, ce n’était pas cruel, je crois bien qu’elle faisait cela avec amour.
Le matin, elle emmenait les vaches au prés, les rentrait le soir à l’étable où elles passaient la nuit. Bien sûr j’allais avec elle, et tout allait bien, sauf si nous rencontrions quelques voisins, je n’aimais pas les gens, je n’aimais pas dire bonjour. Mais ce qui était bien, c’est que Mariette ne m’embêtait pas avec ça, elle ne disait pas : Dis bonjour Michelle, dis bonjour ! Tu seras punie, Michelle !!!! ».
 Et les voilà, partis à rire sur le sofa rouge.
« Le soir, elle les trayait ses vaches, moi je m’installais dans le fond de l’étable sur le tas de foin, et je lisais, des livres interdits.
des livres interdits ?
oui… »
Les yeux plissés de rides, brillent de malice.
« Y’avait la voisine, Mme Bignon, qui lisait des romans feuilletons d’amour et qui les donnait à  grand-mère. On m’interdisait ce genre de lecture, mais Mariette me les filait en douce.
Ahhhh, comme il faisait bon dans l’étable, cette bonne odeur de foins mêlés, la chaleur des bêtes, le travail paisible de Mariette, la giclée de lait dans le seau en métal, le déplacement d’air dans le balancement des queues de vaches… »

Petit Tom, a fermé les yeux, non il ne s’est pas endormi, il est là-bas dans l’étable, Mariette, les vaches…
La giclée de lait, ne claque plus le vide du seau, elle rebondit dans la douceur blanchâtre qui mousse peu à peu. 


Velluet Louis Adolphe Alphonse

lundi 29 août 2022

Des enfers

 

Il parle de son autre mamie, il s’inquiète pour elle.

Tu sais elle a peur, elle a peur d’aller à l’hôpital, peur d’entrer dans les cimentières, elle a peur de mourir.

Ben elle est croyante, elle a juste à s’en remettre à son dieu.

C’est qu’elle a peur d’aller en enfer !

Ah, j’avais oublié ça,  mais oui tu as raison, ils ont peur du jugement dernier.

Même qu’à l’école les enfants disent que si tu marches à reculons, tu marches avec le diable.

Oh ?

Oui, je suis bien content de pas croire en dieu !



lundi 25 juillet 2022

Ça claque… tout droit.

 
- Tu ne cherches pas tes mots
Ni à droite, ni à gauche
Ça claque tout droit
Puis, c’est la porte qui claque
Et l’on n’entend plus  parler de toi…
Jusqu’à la prochaine fois.
Dixit, le petit fils.
 
J’ai ri.
Il est content de dire ça
Il sait que cela me plaît
C’est juste.

Dans le marasme ambiant
Dans cette plainte qui s’enfle
Des pans entiers qui tombent
Claquements d’une langue
Au croisement d’une rencontre
Pas tout à fait ordinaire…



mercredi 1 juin 2022

Je t’aime quand tu es comme ça…


Les chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus petite me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens, même quand il pleut». Ce n’est pas une question, elle sait, elle me voit, tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis, sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens noirs. Ici, on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour, attachés, enfermés, juste bon à gueuler pour prévenir des voleurs de poules. « Tu les aimes tes chiens. » Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose de … lumière, elle sait ce qu’est aimer ! Elle sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible…Ah petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, et là me reviennent tous ces autres enfants croisés en des instant aussi magiques.

Ces deux fillettes, enfants de la rue de Manille, rencontrées dans la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ, elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains et a murmuré… je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout mon être a tressailli de cette rencontre, comme si un ange était descendu sur terre, j’ai pleuré. Intérieurement, pleurer intérieurement, c’est puissant ça !

Plus loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour, ça va ? » d’une manière ! Terre et ciel unis dans cette salutation. La période où il a été accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus durs s’étaient apaisés.

Plus loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme ça. ».



mercredi 17 février 2021

"Je t'aime quand tu es comme ça..."


Les chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus petite me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens, même quand il pleut». Ce n’est pas une question, elle sait, elle me voit, tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis, sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens noirs. Ici, on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour, attachés, enfermés, juste bon à gueuler pour prévenir des voleurs de poules. « Tu les aimes tes chiens. » Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose de ... lumière, elle sait ce qu’est aimer ! Elle sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible…Ah petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, et là me reviennent tous ces autres enfants rencontrés en des instant aussi magiques.

Ces deux fillettes, enfants de la rue de Manille, rencontrées dans la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ, elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains et a murmuré... je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout mon être a tressailli, comme si un ange était descendu sur terre, j’ai pleuré. Intérieurement, pleurer intérieurement, c'est puissant ça !

Plus loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour, ça va ? » d’une manière ! Terre et ciel unis dans cette salutation. La période où il a été accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus durs s’étaient apaisés.

Plus loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme ça. ».


Et ce matin, le regard, le rire ! Oh petit bonhomme, tout plein heureux dans les bras de son papa. Loin loin, là-bas et c'est ici !




mardi 29 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (30)

 

Le coup de la page vierge


Bilan orthophoniste :

« Il a aussi des problèmes en lecture, il n’a pas su lire le mot femme ! »

Plus tard, l’enfant à qui je pose la question :

« Ben si, je savais que c’était femme, mais j’ai pas osé le dire ».


Sacrés spécialistes !

Leurs grilles en tête, ils n’entendent rien, ne voient rien

Ferment les portes qui s'ouvrent devant eux

Et ce sont, ceux-là, qui donnent leur avis d’éminents praticiens

Sur le devenir d’un enfant.

 

T’inquiète petit

Il ne se passe rien d’important à ce niveau là !

Juste que cela nous rend plus forts

Parce qu’on  ne se laisse pas avoir

Hop, un petit coup de page vierge !  

 

Tu comprends ?

On ne fait pas comme si, il ne s’était rien passé

On ne fait pas comme si, on n’avait pas de problème

On laisse tout ça, dire ce qu’il y a à dire

Et pfffffffff, quelque chose en nous a compris

Qui n’a pas besoin de se justifier

Parce que c’est là…



Marek Biegalski

jeudi 10 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (29)

 

Le bambou


Nous étions à chercher du bambou

Dans ce bosquet où je le sais il n'y a plus grand chose

Trop fins, trop tords

Il y a bien ces deux tiges, elles ont le bon diamètre, la bonne section

Mais nul besoin d'avoir le compas dans l’œil pour voir qu'elles ne sont pas droites.


« Ah, je suis bien certaine qu'il existe un moyen de les redresser ! Mais je ne le connais pas.

Moi dit l'enfant, je le connais. Il faut justement leur jouer un air de flûte.

Ah ?

Oui, comme les charmeurs de serpent. »


Non, ce n'est pas mignon, ce n'est pas rigolo, c'est profond. 

Il a vu l'image qu'il a traduite avec ses mots. 

Et ses mots portaient parfaitement l'image qui est vision.



Ici

mardi 8 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (28)

 

Le testament


L'enfant est venu pour de petites vacances, il a déjà été malade, vaillamment nous avons traversé cette épreuve. Ce matin, il est guéri, taquin, c'est naturel chez lui. Alors que je lui fais remarquer que le linge dans le sac est repassé, et qu'il serait sympa de ne pas le remuer comme un sac à patates, il éclate de rire :

oui, monsieur, ce linge je l'ai repassé avec amour

avec amour ?

mais oui, ne sais- tu pas que l'on peut tout faire avec amour ?

tout ? Même mourir ?

oui quand je mourrai je vous enverrai plein d'amour !



James Gurney

dimanche 22 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (27)

 

Le cri


Nous marchons, l'enfant, les chiens et moi. Toute grise, elle se faufile dans les  herbes hautes. Elle pousse son petit cri strident.

- Elles sont bêtes ces souris à crier comme ça quand elles ont peurs, les chiens ne l’avaient même pas vue, mais là forcément !

- Qui te dit, qu’elle est toute seule ? Ce cri est peut-être un signal pour prévenir les autres. Tu vois, parfois,  il faut prendre le risque.



dimanche 15 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (26)

 

Ce matin-là, en vélo...


Les lianes se sont échappées du terrain cultivé et l’enfant, qui est si grand pour son âge, m’a aidée à cueillir des grenadilles bien mûres.

Ce matin, en vélo, il file devant. Le voilà qui revient, quelques fruits dans une main :

- Une excursion chez le voisin. 

- Ah, non, il ne faut pas entrer chez les gens !

- Pourquoi ? C’est pas bien ?

- Écoute. On appelle ça, "propriété privée" et la loi des hommes en interdit l’accès. Les animaux se font des territoires qu’ils marquent de leurs urines et excréments, c’est une question de survie, une question d’interactions vivantes. Rien n’est figé dans le règne animal, c’est comme ces lianes qui s’échappent.

Les hommes pensent qu’ils sont supérieurs aux animaux et les traitent bien mal. Tu vois les vaches là-bas, attachées nuits et jours qui se chient dessus ? Les hommes, eux, ont fait des clôtures de barbelés, de hautes murailles, faisant les propriétés privées de liberté. Ils ont oublié qu’ils étaient venus pour autre chose que la répétition, si bien qu’ils sont dans la destruction. Ceci dit, il nous faut vivre en paix avec eux, surtout quand on ne voit pas les choses comme eux.

- C’est de la lâcheté ça !

- Non c’est de l’intelligence, si tu les affrontes, tu n’obtiendras que la guerre. Et ce n’est pas ce que tu veux. Invisible à leurs yeux, je cueille les fruits, les brèdes, et me nourris de ce qui n’appartient pas. Tu comprends ? Ce qui n'appartient à personne, à la nature toute entière.



mercredi 11 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (25)

 

L'enfant...


L'enfant creusait, creusait, tous les jours il recommençait

Je lui demandai : mais pourquoi fais-tu cela ?

Il m'a regardé, il a plongé, et, il m'a montré.



Tomi Ungerer.

jeudi 5 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (24)

 

Petites histoires, des images


« On en a une énoÔrme envie ! »

Nous étions à table, les 4 enfants, trois filles et un garçon

Petit déjeuner où trônait le nouvel achat : Nesquik

La cadette a dit : « Ben, c'est du chocolat en poudre ».

 

Le frère la rappelle à l'ordre :

« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »

Il rythme ces mots, avec son couteau il marque le tempo

Sur le couvercle de la boîte, répétant toujours plus fort :

« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »

Fâché qu'il est que l'on puisse ne pas faire la différence

Celle annoncée par la réclame.


dimanche 1 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (23)

 

L'oiseau bleu

 

Hier, l'enfant m'appelle :

« Mamy, il y a un oiseau bleu sur la terrasse ! »

Oui, une perruche qui se sera sauvée d'une cage

A moins que quelqu'un l'ait libérée

Étonnant moment de cet oiseau... bleu

« Sauve-toi, il y a les chats !

Ne fais pas confiance, reste loin des maisons. »

Voilà, ce que je lui dis, lui souhaitant longue vie

Voilà, où nous sommes rendus...

 

Il faut passer, pas d'autres choix

Aimer, non pas la souffrance

Aimer, l'être qui est encore enfermé

C'est si puissant ce lien des corps

Ne pas s'en séparer, le pénétrer

Et alors, il est possible de …

 

Non, ce n'est pas soulager

Le soulagement est passager

Anesthésie dont il faut se réveiller

C'est autre chose, une transmutation

Un changement définitif

Qui entraîne un autre changement

Toujours plus profond...



samedi 31 octobre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (22)

 

Ça claque... tout droit.


« Tu ne cherches pas tes mots,

Ni à droite, ni à gauche

Ça claque tout droit

Puis, c’est la porte qui claque

Et l’on n’entend plus  parler de toi…

Jusqu’à la prochaine fois. »

Dixit, mon petit fils.

 

J’ai ri.

Il est content de me dire ça

Il sait que cela me plaît

C’est juste.


Dans le marasme ambiant

Dans cette plainte qui s’enfle

Des pans entiers qui tombent

Claquements d’une langue

Au croisement d’une rencontre

Pas tout à fait ordinaire…



Mike Killian