dimanche 10 septembre 2023
Des enfants
lundi 13 février 2023
Le père noël est une ordure, c'est toute l'année !
Des joujoux par milliers
Ailleurs, il n'en dépose aucun.
Et même le salaud, il fait travailler des enfants !
mercredi 7 septembre 2022
Cousin, cousine
Ils s’aiment ces deux là, c’est sûr
Cousin, cousine
Et là toute la matinée des disputes
A n’en plus finir, des mots tranchants
Je t’aime plus, je…
L’un fait un trou qu’il veut pour lui tout seul
Il défend son territoire à force de menaces
Elle ne l’entend pas comme ça
Et fait glisser le sable
Dans le trou profond
Elle ne cède pas, elle devrait pourtant
Laisse, il ne veut pas !
Mais justement comme il ne veut pas…
Qu’est-ce cela ?
Ah, je connais, c’est sûr !
Évidence, ils sont là arque boutés
Sur leurs différences
Comme si la peau noire de l’un
Ne pouvait supporter la blancheur de l’autre
Et vice versa
Au manège, cela reprend, elle veut monter
Sur le même, avec lui, et lui ne veut pas
Et puis soudain il dit : Oui
Une dame qui s’y connaît bien en relation
« Il y en a toujours un qui est plus conciliant »
Elle rêve celle là, un pas en avant
Parce que là, elle ne veut plus s’asseoir
Sur le même siège et enfourche la girafe
Expliquer, dire que…
Inutile. Théorie moralisante
Je ne te connais plus
Arrondir les angles, neutraliser les excès
Tant que ces deux là, seront à s’affirmer
Dans ce qui fait que nous sommes deux
Ils iront du j’aime au j’aime pas
Il n’y a d’autre solution que d’attendre
Que cela prenne fin, que les corps fatigués
Se détendent et entraînent le repos, la paix.
Alors nous irons, marcher, regarder
La grande marée qui dévoile le corail
Qui laisse l’air profité de son parfum
C’est si rare ici.
vendredi 2 septembre 2022
Des enfants et de l'amour
jeudi 1 septembre 2022
Suspension
Comme c'était bon, ce temps où vous étiez petits...
L’enfant s’est posée
Elle me parle de tant de choses
De ses petites affaires
Comme ça, tout simplement.
Ses mots ont une résonance
Si particulière, pas de barrière.
Il est question d’Arthur
De la grande section
Frère d’une de sa classe
Et qu’ils jouent ensemble
Elle s’interrompe, gronde
Le chien qui aboie.
« Mamie tu te souviens,
On a vu un cheval et une chèvre
Non ce n’est pas une chèvre
Mais le dromadaire. »
Elle soupire, appliquée
Dans le tri qu’elle a entrepris
« Mamie je pourras pas tout faire »
Dehors la pluie… cela faisait longtemps.
mercredi 31 août 2022
Les coeurs tendres
L’enfant, il a 4 ans, joue avec ses petites voitures alors qu’à la radio passe la chanson, Les cœurs tendres de Jacques Brel. Tous deux dans la même pièce, chacun occupé de son côté.
« Moi, mon cœur il est moitié ange et moitié homme. Et toi ? »
Ben, déjà interloquée, il écoute sans en avoir l’air, il sait profondément.
Je lui réponds : « Mon cœur n’est pas toujours pareil, parfois il est tellement ouvert qu’il semble grand comme le ciel, et d’autre fois il est comme un tout petit caillou et il pleure.
-Moi, qu’il reprend, des fois il est ange, des fois il est homme et des fois il est les deux. »
mardi 30 août 2022
Un, deux, trois soleil, fais moi rêver
lundi 29 août 2022
Des enfers
Il parle de son autre mamie, il s’inquiète pour elle.
– Tu sais elle a peur, elle a peur d’aller à l’hôpital, peur d’entrer dans les cimentières, elle a peur de mourir.
– Ben elle est croyante, elle a juste à s’en remettre à son dieu.
– C’est qu’elle a peur d’aller en enfer !
– Ah, j’avais oublié ça, mais oui tu as raison, ils ont peur du jugement dernier.
– Même qu’à l’école les enfants disent que si tu marches à reculons, tu marches avec le diable.
– Oh ?
– Oui, je suis bien content de pas croire en dieu !
lundi 25 juillet 2022
Ça claque… tout droit.
- Tu ne cherches pas tes mots
Ni à droite, ni à gauche
Ça claque tout droit
Puis, c’est la porte qui claque
Et l’on n’entend plus parler de toi…
Jusqu’à la prochaine fois.
Dixit, le petit fils.
J’ai ri.
Il est content de dire ça
Il sait que cela me plaît
C’est juste.
Dans le marasme ambiant
Dans cette plainte qui s’enfle
Des pans entiers qui tombent
Claquements d’une langue
Au croisement d’une rencontre
Pas tout à fait ordinaire…
mercredi 1 juin 2022
Je t’aime quand tu es comme ça…
Les chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus petite me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens, même quand il pleut». Ce n’est pas une question, elle sait, elle me voit, tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis, sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens noirs. Ici, on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour, attachés, enfermés, juste bon à gueuler pour prévenir des voleurs de poules. « Tu les aimes tes chiens. » Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose de … lumière, elle sait ce qu’est aimer ! Elle sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible…Ah petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, et là me reviennent tous ces autres enfants croisés en des instant aussi magiques.
Ces deux fillettes, enfants de la rue de Manille, rencontrées dans la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ, elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains et a murmuré… je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout mon être a tressailli de cette rencontre, comme si un ange était descendu sur terre, j’ai pleuré. Intérieurement, pleurer intérieurement, c’est puissant ça !
Plus loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour, ça va ? » d’une manière ! Terre et ciel unis dans cette salutation. La période où il a été accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus durs s’étaient apaisés.
Plus loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme ça. ».
mercredi 17 février 2021
"Je t'aime quand tu es comme ça..."
Les chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus petite me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens, même quand il pleut». Ce n’est pas une question, elle sait, elle me voit, tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis, sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens noirs. Ici, on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour, attachés, enfermés, juste bon à gueuler pour prévenir des voleurs de poules. « Tu les aimes tes chiens. » Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose de ... lumière, elle sait ce qu’est aimer ! Elle sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible…Ah petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, et là me reviennent tous ces autres enfants rencontrés en des instant aussi magiques.
Ces deux fillettes, enfants de la rue de Manille, rencontrées dans la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ, elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains et a murmuré... je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout mon être a tressailli, comme si un ange était descendu sur terre, j’ai pleuré. Intérieurement, pleurer intérieurement, c'est puissant ça !
Plus loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour, ça va ? » d’une manière ! Terre et ciel unis dans cette salutation. La période où il a été accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus durs s’étaient apaisés.
Plus loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme ça. ».
Et ce matin, le regard, le rire ! Oh petit bonhomme, tout plein heureux dans les bras de son papa. Loin loin, là-bas et c'est ici !
mardi 29 décembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (30)
Le coup de la page vierge
Bilan orthophoniste :
« Il a aussi des problèmes en lecture, il n’a pas su lire le mot femme ! »
Plus tard, l’enfant à qui je pose la question :
« Ben si, je savais que c’était femme, mais j’ai pas osé le dire ».
Sacrés spécialistes !
Leurs grilles en tête, ils n’entendent rien, ne voient rien
Ferment les portes qui s'ouvrent devant eux
Et ce sont, ceux-là, qui donnent leur avis d’éminents praticiens
Sur le devenir d’un enfant.
T’inquiète petit
Il ne se passe rien d’important à ce niveau là !
Juste que cela nous rend plus forts
Parce qu’on ne se laisse pas avoir
Hop, un petit coup de page vierge !
Tu comprends ?
On ne fait pas comme si, il ne s’était rien passé
On ne fait pas comme si, on n’avait pas de problème
On laisse tout ça, dire ce qu’il y a à dire
Et pfffffffff, quelque chose en nous a compris
Qui n’a pas besoin de se justifier
Parce que c’est là…
jeudi 10 décembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (29)
Le bambou
Nous étions à chercher du bambou
Dans ce bosquet où je le sais il n'y a plus grand chose
Trop fins, trop tords
Il y a bien ces deux tiges, elles ont le bon diamètre, la bonne section
Mais nul besoin d'avoir le compas dans l’œil pour voir qu'elles ne sont pas droites.
« Ah, je suis bien certaine qu'il existe un moyen de les redresser ! Mais je ne le connais pas.
– Moi dit l'enfant, je le connais. Il faut justement leur jouer un air de flûte.
– Ah ?
– Oui, comme les charmeurs de serpent. »
Non, ce n'est pas mignon, ce n'est pas rigolo, c'est profond.
Il a vu l'image qu'il a traduite avec ses mots.
Et ses mots portaient parfaitement l'image qui est vision.
mardi 8 décembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (28)
Le testament
L'enfant est venu pour de petites vacances, il a déjà été malade, vaillamment nous avons traversé cette épreuve. Ce matin, il est guéri, taquin, c'est naturel chez lui. Alors que je lui fais remarquer que le linge dans le sac est repassé, et qu'il serait sympa de ne pas le remuer comme un sac à patates, il éclate de rire :
– oui, monsieur, ce linge je l'ai repassé avec amour
– avec amour ?
– mais oui, ne sais- tu pas que l'on peut tout faire avec amour ?
– tout ? Même mourir ?
– oui quand je mourrai je vous enverrai plein d'amour !
dimanche 22 novembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (27)
Le cri
Nous marchons, l'enfant, les chiens et moi. Toute grise, elle se faufile dans les herbes hautes. Elle pousse son petit cri strident.
- Elles sont bêtes ces souris à crier comme ça quand elles ont peurs, les chiens ne l’avaient même pas vue, mais là forcément !
- Qui te dit, qu’elle est toute seule ? Ce cri est peut-être un signal pour prévenir les autres. Tu vois, parfois, il faut prendre le risque.
dimanche 15 novembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (26)
Ce matin-là, en vélo...
Les lianes se sont échappées du terrain cultivé et l’enfant, qui est si grand pour son âge, m’a aidée à cueillir des grenadilles bien mûres.
Ce matin, en vélo, il file devant. Le voilà qui revient, quelques fruits dans une main :
- Une excursion chez le voisin.
- Ah, non, il ne faut pas entrer chez les gens !
- Pourquoi ? C’est pas bien ?
- Écoute. On appelle ça, "propriété privée" et la loi des hommes en interdit l’accès. Les animaux se font des territoires qu’ils marquent de leurs urines et excréments, c’est une question de survie, une question d’interactions vivantes. Rien n’est figé dans le règne animal, c’est comme ces lianes qui s’échappent.
Les hommes pensent qu’ils sont supérieurs aux animaux et les traitent bien mal. Tu vois les vaches là-bas, attachées nuits et jours qui se chient dessus ? Les hommes, eux, ont fait des clôtures de barbelés, de hautes murailles, faisant les propriétés privées de liberté. Ils ont oublié qu’ils étaient venus pour autre chose que la répétition, si bien qu’ils sont dans la destruction. Ceci dit, il nous faut vivre en paix avec eux, surtout quand on ne voit pas les choses comme eux.
- C’est de la lâcheté ça !
- Non c’est de l’intelligence, si tu les affrontes, tu n’obtiendras que la guerre. Et ce n’est pas ce que tu veux. Invisible à leurs yeux, je cueille les fruits, les brèdes, et me nourris de ce qui n’appartient pas. Tu comprends ? Ce qui n'appartient à personne, à la nature toute entière.
mercredi 11 novembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (25)
L'enfant...
L'enfant creusait, creusait, tous les jours il recommençait
Je lui demandai : mais pourquoi fais-tu cela ?
Il m'a regardé, il a plongé, et, il m'a montré.
jeudi 5 novembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (24)
Petites histoires, des images
« On en a une énoÔrme envie ! »
Nous étions à table, les 4 enfants, trois filles et un garçon
Petit déjeuner où trônait le nouvel achat : Nesquik
La cadette a dit : « Ben, c'est du chocolat en poudre ».
Le frère la rappelle à l'ordre :
« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »
Il rythme ces mots, avec son couteau il marque le tempo
Sur le couvercle de la boîte, répétant toujours plus fort :
« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »
Fâché qu'il est que l'on puisse ne pas faire la différence
Celle annoncée par la réclame.
dimanche 1 novembre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (23)
L'oiseau bleu
Hier, l'enfant m'appelle :
« Mamy, il y a un oiseau bleu sur la terrasse ! »
Oui, une perruche qui se sera sauvée d'une cage
A moins que quelqu'un l'ait libérée
Étonnant moment de cet oiseau... bleu
« Sauve-toi, il y a les chats !
Ne fais pas confiance, reste loin des maisons. »
Voilà, ce que je lui dis, lui souhaitant longue vie
Voilà, où nous sommes rendus...
Il faut passer, pas d'autres choix
Aimer, non pas la souffrance
Aimer, l'être qui est encore enfermé
C'est si puissant ce lien des corps
Ne pas s'en séparer, le pénétrer
Et alors, il est possible de …
Non, ce n'est pas soulager
Le soulagement est passager
Anesthésie dont il faut se réveiller
C'est autre chose, une transmutation
Un changement définitif
Qui entraîne un autre changement
Toujours plus profond...
samedi 31 octobre 2020
Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (22)
Ça claque... tout droit.
« Tu ne cherches pas tes mots,
Ni à droite, ni à gauche
Ça claque tout droit
Puis, c’est la porte qui claque
Et l’on n’entend plus parler de toi…
Jusqu’à la prochaine fois. »
Dixit, mon petit fils.
J’ai ri.
Il est content de me dire ça
Il sait que cela me plaît
C’est juste.
Dans le marasme ambiant
Dans cette plainte qui s’enfle
Des pans entiers qui tombent
Claquements d’une langue
Au croisement d’une rencontre
Pas tout à fait ordinaire…