Ils
jouent, et puis un mot de trop ou je ne sais quoi, Max fort en
colère :
« Je
ne suis plus ton cousin ! ».
La
petite n’en revient pas, je sens son cœur qui se serre, c’est
que depuis trois jours elle les attendait les retrouvailles avec le
cousin. Elle a de la fierté, dissimule son chagrin et lui rétorque :
« Et bien moi aussi suis plus ton cousin ! »
Il
la reprend : « T’es pas mon cousin, ma cousine… »
Cela
finit dans les jupons de la grand-mère.
Oui,
je me souviens, à la primaire ces filles qui se disputaient et
disaient : « T’es plus ma copine jusqu’à Noël !»
Je trouvais ça tellement idiot, plus tard découvrir que l’on
pouvait s’aimer et ne plus s’aimer, faire des enfants et s’en
aller perdu dans sa désespérance, ça j’ai encore moins compris.
Bon ceux-là n’ont que trois et quatre ans.
Je
leur dis que quand on aime c’est pour la vie et que même…
Au
fond de moi, ça trésaille : « Qu’es-tu entrain de leur
dire là que s’ils ne rencontrent pas ça en l’autre, ils seront
toujours en quête, en souffrance, c’est bien la même chose ! »
Idéalisme ? Non, c’est ainsi que j’aime au-delà du besoin
de l’autre que c’est si troublant quand quelque chose vient
répondre…
Max
plante son regard noir au plus profond :
« Et
quand tu seras bien, bien vieille mamy, et que tu vas mourir, tu
m’aimeras encore ? »
Et
la petite de surenchérir qu’à chaque au revoir, elle dit que :
« tu vas manquer. »
Ah,
me voilà mal. Il me faut chercher la réponse, plus profond encore,
parce que là, en vérité, je ne sais pas ce qu’il en est de
cet amour quand on n’est plus. Je ne veux pas leur raconter des
niaiseries, ne pas les trahir, ni éluder leur questionnement, ils
attendent une réponse.
« L’amour
n’est pas de toi, il passe par toi, tu en es responsable, mais pas
propriétaire. L’amour est une qualité de l’incommensurable. »
*
Alors
oui, mes petits, quand je serai morte, cet amour sera toujours là,
soyez en sûr !
Bon
je suis émue, eux pas du tout, ils retournent à leurs jeux,
réconciliés il est vrai.
*mots
de l’ami
L'amour sans objet n'a ni commencement, ni fin !
RépondreSupprimeroui...
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