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mercredi 17 février 2021

"Je t'aime quand tu es comme ça..."


Les chiens se sont arrêtés, elles s’approchent, la plus petite me sourit : « Tu les sors tous les jours tes chiens, même quand il pleut». Ce n’est pas une question, elle sait, elle me voit, tous les soirs, même si je ne la vois pas. Et puis, sûrement qu’on en parle dans le village, la dame aux trois chiens noirs. Ici, on ne promène pas les quatre pattes, au fond de la cour, attachés, enfermés, juste bon à gueuler pour prévenir des voleurs de poules. « Tu les aimes tes chiens. » Sa voix est douce, il émane d’elle quelque chose de ... lumière, elle sait ce qu’est aimer ! Elle sait que c’est prendre soin, être attentionné, disponible…Ah petite fille, la plus belle chose de cette journée en toi, et là me reviennent tous ces autres enfants rencontrés en des instant aussi magiques.

Ces deux fillettes, enfants de la rue de Manille, rencontrées dans la grande Maison d’ATD Quart monde. J’étais affectée aux cuisines, et n’avais pas eu le bonheur de partager avec tous ces marmailles venus du monde entier. Et là le jour du départ, elles se sont approchées de moi, je me suis penchée pour les embrasser, l’une a pris mon visage entre ses mains et a murmuré... je ne sais plus quoi, elle me consolait, me caressait. Tout mon être a tressailli, comme si un ange était descendu sur terre, j’ai pleuré. Intérieurement, pleurer intérieurement, c'est puissant ça !

Plus loin encore, ce petit Michel, il était si tendre. Je le vois encore assis sur une chaise devant la porte du foyer, à l’heure où les éduc de l’après midi arrivaient. Il te disait : « Bonjour, ça va ? » d’une manière ! Terre et ciel unis dans cette salutation. La période où il a été accueilli dans cet établissement, l’amour régnait, même les plus durs s’étaient apaisés.

Plus loin encore, ce petit garçon, le mien, un matin pas comme les autres, sans que l’on puisse dire pourquoi, que tout était beau et rayonnant, qui m’avait dit : « Je t’aime quand tu es comme ça. ».


Et ce matin, le regard, le rire ! Oh petit bonhomme, tout plein heureux dans les bras de son papa. Loin loin, là-bas et c'est ici !




mardi 12 janvier 2021

Les petites histoires de Mamie Miche, les compagnons ... (1)

 

Là, sortant les chiens... un ciel, de ceux que je nomme ciel vacuité.

Peu à peu les yeux découvrent l’ampleur du processus, la crête des montagnes si nette, les feuilles, les branches vivantes dans cette profondeur, c’est un bruissement lumineux, chaque brin d’herbe s’anime de l’intérieur.

Le corps se meut, sans effort. Il n’y a plus de réelles frontières entre dedans et dehors, ce n’est que transparence. Lorsqu’on présente à cette lumière la main, elle devient diaphane, la ligne rosée de la peau ébauche une forme.

L’acuité visuelle est grande, elle s’éveille à la vibration, voit ce qui tranche sans séparer. L’air plein de cette énergie qui se déverse en tout.

 Absence d’émotions.

Pas de Ho, de Ah, que c’est beau !

 

Ce n’est pas le silence, au plutôt si, le silence est là, au-delà des bruits de la vie qui n’ont pas cessé, au-delà des pensées qui suivent leur train.

Tout est comme à l’habitude, et même l’énervement après ce chien qui n’écoute pas, mais derrière, tout près, le silence en cette intensité.

 

Nous voici sur le chemin du retour, et brusquement Noireau plonge dans le fossé, avec tant de puissance qu’il casse la laisse et là, tout près, un petit chat roux, qu’il tue, en un instant.

Je le vois, qui plonge ses crocs dans le ventre doux du jeune animal…

Hallucinant, dans cette intense lumière qui pénètre tous les corps, ce chien, qui prend sans pitié, la vie en l’autre.

Il s’éloigne avec la victime en sa gueule, puis il revient triomphant déposer à mes pieds cette offrande. Juste, là, dans cette herbe inondée de l’intense lumière.

 

Un homme arrive qui voit la scène et le chat en la gueule du chien, et le chat déposé à mes pieds. Désignant le chaton inerte : « Celui là était là-bas ce matin, je l’ai vu, mais comment a t-il fait pour venir jusqu’ici ? »



Frédéric Lamy

mardi 29 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (30)

 

Le coup de la page vierge


Bilan orthophoniste :

« Il a aussi des problèmes en lecture, il n’a pas su lire le mot femme ! »

Plus tard, l’enfant à qui je pose la question :

« Ben si, je savais que c’était femme, mais j’ai pas osé le dire ».


Sacrés spécialistes !

Leurs grilles en tête, ils n’entendent rien, ne voient rien

Ferment les portes qui s'ouvrent devant eux

Et ce sont, ceux-là, qui donnent leur avis d’éminents praticiens

Sur le devenir d’un enfant.

 

T’inquiète petit

Il ne se passe rien d’important à ce niveau là !

Juste que cela nous rend plus forts

Parce qu’on  ne se laisse pas avoir

Hop, un petit coup de page vierge !  

 

Tu comprends ?

On ne fait pas comme si, il ne s’était rien passé

On ne fait pas comme si, on n’avait pas de problème

On laisse tout ça, dire ce qu’il y a à dire

Et pfffffffff, quelque chose en nous a compris

Qui n’a pas besoin de se justifier

Parce que c’est là…



Marek Biegalski

jeudi 10 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (29)

 

Le bambou


Nous étions à chercher du bambou

Dans ce bosquet où je le sais il n'y a plus grand chose

Trop fins, trop tords

Il y a bien ces deux tiges, elles ont le bon diamètre, la bonne section

Mais nul besoin d'avoir le compas dans l’œil pour voir qu'elles ne sont pas droites.


« Ah, je suis bien certaine qu'il existe un moyen de les redresser ! Mais je ne le connais pas.

Moi dit l'enfant, je le connais. Il faut justement leur jouer un air de flûte.

Ah ?

Oui, comme les charmeurs de serpent. »


Non, ce n'est pas mignon, ce n'est pas rigolo, c'est profond. 

Il a vu l'image qu'il a traduite avec ses mots. 

Et ses mots portaient parfaitement l'image qui est vision.



Ici

mardi 8 décembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (28)

 

Le testament


L'enfant est venu pour de petites vacances, il a déjà été malade, vaillamment nous avons traversé cette épreuve. Ce matin, il est guéri, taquin, c'est naturel chez lui. Alors que je lui fais remarquer que le linge dans le sac est repassé, et qu'il serait sympa de ne pas le remuer comme un sac à patates, il éclate de rire :

oui, monsieur, ce linge je l'ai repassé avec amour

avec amour ?

mais oui, ne sais- tu pas que l'on peut tout faire avec amour ?

tout ? Même mourir ?

oui quand je mourrai je vous enverrai plein d'amour !



James Gurney

dimanche 22 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (27)

 

Le cri


Nous marchons, l'enfant, les chiens et moi. Toute grise, elle se faufile dans les  herbes hautes. Elle pousse son petit cri strident.

- Elles sont bêtes ces souris à crier comme ça quand elles ont peurs, les chiens ne l’avaient même pas vue, mais là forcément !

- Qui te dit, qu’elle est toute seule ? Ce cri est peut-être un signal pour prévenir les autres. Tu vois, parfois,  il faut prendre le risque.



dimanche 15 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (26)

 

Ce matin-là, en vélo...


Les lianes se sont échappées du terrain cultivé et l’enfant, qui est si grand pour son âge, m’a aidée à cueillir des grenadilles bien mûres.

Ce matin, en vélo, il file devant. Le voilà qui revient, quelques fruits dans une main :

- Une excursion chez le voisin. 

- Ah, non, il ne faut pas entrer chez les gens !

- Pourquoi ? C’est pas bien ?

- Écoute. On appelle ça, "propriété privée" et la loi des hommes en interdit l’accès. Les animaux se font des territoires qu’ils marquent de leurs urines et excréments, c’est une question de survie, une question d’interactions vivantes. Rien n’est figé dans le règne animal, c’est comme ces lianes qui s’échappent.

Les hommes pensent qu’ils sont supérieurs aux animaux et les traitent bien mal. Tu vois les vaches là-bas, attachées nuits et jours qui se chient dessus ? Les hommes, eux, ont fait des clôtures de barbelés, de hautes murailles, faisant les propriétés privées de liberté. Ils ont oublié qu’ils étaient venus pour autre chose que la répétition, si bien qu’ils sont dans la destruction. Ceci dit, il nous faut vivre en paix avec eux, surtout quand on ne voit pas les choses comme eux.

- C’est de la lâcheté ça !

- Non c’est de l’intelligence, si tu les affrontes, tu n’obtiendras que la guerre. Et ce n’est pas ce que tu veux. Invisible à leurs yeux, je cueille les fruits, les brèdes, et me nourris de ce qui n’appartient pas. Tu comprends ? Ce qui n'appartient à personne, à la nature toute entière.



mercredi 11 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (25)

 

L'enfant...


L'enfant creusait, creusait, tous les jours il recommençait

Je lui demandai : mais pourquoi fais-tu cela ?

Il m'a regardé, il a plongé, et, il m'a montré.



Tomi Ungerer.

jeudi 5 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (24)

 

Petites histoires, des images


« On en a une énoÔrme envie ! »

Nous étions à table, les 4 enfants, trois filles et un garçon

Petit déjeuner où trônait le nouvel achat : Nesquik

La cadette a dit : « Ben, c'est du chocolat en poudre ».

 

Le frère la rappelle à l'ordre :

« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »

Il rythme ces mots, avec son couteau il marque le tempo

Sur le couvercle de la boîte, répétant toujours plus fort :

« Ça, c'est du Nesquik au chocolat, c'est fort en chocolat ! »

Fâché qu'il est que l'on puisse ne pas faire la différence

Celle annoncée par la réclame.


dimanche 1 novembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (23)

 

L'oiseau bleu

 

Hier, l'enfant m'appelle :

« Mamy, il y a un oiseau bleu sur la terrasse ! »

Oui, une perruche qui se sera sauvée d'une cage

A moins que quelqu'un l'ait libérée

Étonnant moment de cet oiseau... bleu

« Sauve-toi, il y a les chats !

Ne fais pas confiance, reste loin des maisons. »

Voilà, ce que je lui dis, lui souhaitant longue vie

Voilà, où nous sommes rendus...

 

Il faut passer, pas d'autres choix

Aimer, non pas la souffrance

Aimer, l'être qui est encore enfermé

C'est si puissant ce lien des corps

Ne pas s'en séparer, le pénétrer

Et alors, il est possible de …

 

Non, ce n'est pas soulager

Le soulagement est passager

Anesthésie dont il faut se réveiller

C'est autre chose, une transmutation

Un changement définitif

Qui entraîne un autre changement

Toujours plus profond...



samedi 31 octobre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (22)

 

Ça claque... tout droit.


« Tu ne cherches pas tes mots,

Ni à droite, ni à gauche

Ça claque tout droit

Puis, c’est la porte qui claque

Et l’on n’entend plus  parler de toi…

Jusqu’à la prochaine fois. »

Dixit, mon petit fils.

 

J’ai ri.

Il est content de me dire ça

Il sait que cela me plaît

C’est juste.


Dans le marasme ambiant

Dans cette plainte qui s’enfle

Des pans entiers qui tombent

Claquements d’une langue

Au croisement d’une rencontre

Pas tout à fait ordinaire…



Mike Killian

mardi 20 octobre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (21)

 

Chassé-croisé, un continent en marche


Près de l’école, je passe avec les chiens

C’est l’heure de la récréation

Je guette si je le vois …

 

Il déambule dans la cour, tête basse, à grandes enjambées

Il est si grand, on dirait un héron fouillant les vases

Au milieu d’une volée de moineaux.


Il disparaît de mon champ de vision

Plus loin, entre deux murs, un passage étroit

Deux taties font la garde, chaises barrant le coin

Ici les enfants n’ont pas le droit d’aller bailler au portillon.

 

Le voilà, alors que j’allais partir, qui vient s’asseoir

Juste là dans le coin

Je l’appelle : « Maxime, Maxime »

Il ne m’entend pas

A la troisième tentative, il lève la tête, me voit

Rien ne bouge dans son visage, si sombre.

 

Souvenir de lui, bébé, dans la voiture de son père

Au fond de son siège auto, triste, si triste

Sentir au plus profond de mon être toute sa détresse.


Souvenir de son père…

Il avait trois ou quatre mois

Je l’avais laissé quelques jours, pour régler une affaire

De Nîmes à Paris, de Paris à Nîmes

Pas seul, évidemment, confié à son père et un couple d’amis

Le retrouver, prostré, triste, si triste…

Des heures pour le sortir de sa bulle mortifère

Des heures à le caresser, le cajoler

Rire, en ayant envie de pleurer

Et partager enfin la joie, retrouver son sourire.

 

L'enfant franchit l’interdit, me rejoint au portail, me tend son minois

« Ça va pas ? »

Il me dit que si…  et puis, presqu’à regret :

« C’est seulement que personne ne veut jouer avec moi »

 

J’ai rien dit, les mots de réassurance sont tombés sans que je les retienne

Ils ne disent que des conneries

Juste le caresser, rire avec lui, le temps d’un regard

Que je prolonge ici.

 

Ce que tu vis, mon petit, je le connais si bien

La solitude de la différence, invisible parfois

Là, en soi. Voir ce que les autres ne voient pas

Sentir, ce qu’ils ne sentent pas…

Pas moyen de s’intégrer, comme on dit

Il faudrait régner en maître, ou se soumettre

Que ces deux voies qui n'en sont pas

Restent loin de toi.

 

Tu vas apprendre, dans cette si difficile mise en relation

Tu vas apprendre à la connaître TA différence

C’est ta plume d’ange à toi

Et lorsque tu la verras aussi clairement que ce ciel vacuité

Tu trouveras quelqu’un... les yeux ouverts, et...  rire avec toi !


Et si cela ne se faisait pas !

Quelle importance !

Cela ne fait pas besoin, ni urgence

On n’est jamais seul quand l’énergie circule

Et surtout, on sait que tout est écrit, utile à …

Alors vraiment, plus rien n’a d’importance

Tu iras le pas paisible, je te le dis.



De pas en pas... Je passe encore avec les chiens...

Tu as grandi encore

Je te vois traverser la cour

Ce n’est pas l’heure de la récréation

Tu es si paisible

Me revient cette image de toi, dans cette même cour

Arpentant rageusement, la tête scrutant le vide à tes pieds.

 

Mon cœur sourit, c’est un continent qui se montre à voir

Cet enfant est un continent en marche...




mercredi 14 octobre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (20)

 

Trois petites histoires

Trois petites histoires pour le partage en légèreté, trois petites histoires d’une petite fille, Sarah, volontaire et spontanée comme une cascade de printemps.


*

Cela fait déjà trois jours que nous sortons les chiens, traversant le village. L’enfant a remarqué un tapis de voiture qui traîne là, un papier de gâteau. Et pourquoi, et comment les gens jettent leurs détritus à même le chemin. C’est vraiment pas bien !

Là, sur le retour, là voilà qui fait le bilan : « Alors ils ont jeté, un tapis, un papier gâteau, un paquet de cigarettes, et la semelle sans la chaussure ! »

Du haut de ses trois ans, à faire les comptes des dysfonctionnements humains !

*

Nous nous sommes arrêtées un moment, elle a voulu un « gâté ». Mais grand dieu, la grand-mère a le bisou humide. L'enfant manifeste son mécontentement. Moi, je ris et je m’excuse.

Un peu plus tard, elle revient vers moi :

« Allez vas-y, fais moi un petit baveux ! »

*

Dans le square à St Pierre, elle joue au toboggan, toute seule, il n’y a personne. Surgit un garçon qui se prétend 4 ans, 3 ans ½ lorsque sa mère arrive. Il sait tout faire, veut tout lui expliquer. Elle bouillonne, je l’entends qui ronchonne, elle s’éloigne un instant, excédée « Moi aussi, je va grandir ! »

Mais quand même elle se prend au jeu, se laisse guider et l’autre fait le coq, tombe, se relève, même pas mal ! Il part, il est l’heure d’aller manger.

Sarah arrive en courant : « Mamy, mamy, on peut aller manger avec le garçon ? », sans attendre la réponse, elle retourne vers lui toujours précipitée :

- On vient manger avec toi !

- Ah, mais non, moi j’habite là-bas, on prend la voiture, on tourne et en haut y a ma chambre ! 

Le voilà qui quitte, sans même un regard.

Sarah retourne au jeu, silencieuse, et majestueuse accomplit l’équilibre montré par le jeune énergumène, elle se tourne un peu et glisse vers moi en un regard complice.




lundi 12 octobre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (19)

 

Sortie au parc Cro-co


Avec les petits nous avons été au parc Cro-co.

Seul parc animalier à La Réunion, c'est bien ainsi, que les animaux en cage !

On y va… pas tant pour les crocodiles qui dorment affalés dans les bassins de béton… les enfants pour l’aire de jeux qui les attire dans le fond du parc, la grand-mère pour leur faire plaisir, et puis l’endroit est ombragé, agréable à la promenade.


Des volailles, de jolies volailles vivent en liberté, au milieu des crocos encagés, ça c’est rigolo.

Près d’un poteau l’enfant pousse du pied … et se met à crier.

C’est un endormi, comme on dit ici, heureusement indemne. Tout noir, cuirasse de couleur, l’enfant l’avait pris pour une statue.

La fatigue commence à se faire sentir, la mienne parce que les petits ne la sentent jamais, ils s’écrouleront dans la voiture.

Ils râlent lorsque je parle de rentrer… Oh, regardez, ces poussins comme ils sont mignons !

Nous voici le plus près possible, mais pas trop…

Le coq veille, oui, il veille sur sa famille, poule et poussins, si fier. C’est que la poule est occupée et toute à la tâche de nourrir les petits, elle gratte les graviers, la terre, à la recherche de miettes.

La poussière vole dans la chaleur, derrière elle les petits s’affairent à picorer.


Mais à l’écart, un poussin solitaire

Celui-là a compris

Déjà s'est lancé dans l’aventure

Il gratte, gratte avec ses petites pattes !



Photo perso

mardi 29 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (18)

 

Des murs


Nous sommes passés près de l'école, celle qu'il fréquentait encore l'année dernière que le voilà au collège. Cet été la mairie a fait des travaux, oh non ils n'ont pas agrandi l'école, ils ont dressé tout autour de hauts murs de parpaings, si haut qu'on ne voit plus la cour de récréation.

Bon sang ! Nous ne disons rien, c'est tout à fait inutile. Et puis ça vient comme ça, au bout d'un moment de lassitude :

« Écoute, des murs comme ça, les hommes vont en construire de plus en plus. Ce qu'ils ne savent pas c'est que ces murs toujours plus haut vont s'écrouler comme s'écrouleront tous les barrages sur le fleuve du vivant. Écoute encore, tu n'auras pas peur parce que je te montre là, VOIR. Tu n'auras pas peur et tu ne nourriras pas de rancœur pour ceux qui construisent tous ces murs. Eux ne voient pas. » 


vendredi 25 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (17)

 

Réconciliation


Nous nous étions un peu fâchés

Il a dit : « Bon, je rentre chez moi ! »

J’ai dit : « Ok »

 

J’ai entendu le portail grincer sur sa glissière

Puis...

Le voilà dans l’embrasure de la porte

Son visage rougi par la lumière filtrée du rideau

Rouge.

 

« Bon, alors, tu veux me dire au-revoir, ou pas ? »

Je le regarde, son cœur est serré à l’idée de partir

Sans que nous ayons signé la paix.

 

Je le regarde encore, il fait le fier

Celui qui n’en a rien à faire

Je lui souris.

 

Vite il entre, s’assoit sur la chaise

Au plus près, et le voilà en des explications

Compliquées, mais compliquées.

 

Je lui souris encore, il se tait

Se jette dans mes bras.

 

« Je t’aime petit. »


Dédicace à Max qui aujourd'hui a 17 ans 


mercredi 23 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (16)

 

Ne pas s'aimer


L’enfant marche devant

Je l’entends marmonner : « Moi, je ne m’aime pas. »

- Que dis-tu là ?

- Non, rien !

 

Quelques pas plus loin, distinctement : « Je ne m’aime pas. »

- Mais mon enfant, tu ne peux ni t’aimer, ni ne pas t’aimer !

Tu es toi, tout entier. Où est celui qui aime et celui qui n’aime pas ?

Montre-les-moi !

Tu vois, il y a toi, qui marche, qui respire. Sens-tu ce parfum d’herbe fraîchement coupée ?

Donne-moi la main, allons tranquilles.


Ellen  Kooi

mardi 22 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (15)

 

Ce parfum...


Nous marchions dans la forêt de l'Etang-Salé 

Celui-là aime la métropole, c’est comme ça !

Il le dit bien fort.


Et alors que nos pas crissent des feuilles mortes

Souvenir d’une autre promenade

Dans ces allées fraîches de verdures, forêt de feuillus

Lui bébé dans la poussette

Et cet état de bien être partagé

Avec les chênes, les hêtres, les mousses ...

 

J’évoque ce souvenir.

« Ben, là aussi, je suis bien. »

Il renifle le dos de sa main

« Regarde, quand je suis heureux, je sens le chocolat »

Vrai, sa peau exhale le doux parfum suave.




vendredi 18 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (14)

 

Peurs enfantines... entre chien et loup


Je rentrais de la ballade des chiens dans les dernières lueurs du jour. Arrivés près de l’école nous longions le mur, devant à quelques pas dans la sente une femme et une petite fille.

Soudain la fillette nous a vus, soufflant fort à sa mère : « Vite, allons !», déjà elle courrait. La mère a retenu la petite par la main, s’est retournée.

Me suis approchée, pas trop, ne pas effrayer plus encore : « Regarde, ils sont attachés les chiens et je les tiens bien… »

C’est la mère qui répond : « Elle a dit en vous voyant, maman y’a deux méchants loups ! ».



lundi 14 septembre 2020

Les petites histoires de Mamie Miche, les enfants ... (13)

 

Berceuse


Ces mots, comme la berceuse que je chantais à petit Sam

L’autre jour il m’a fait remarqué que…


Oui, juste qu’avant cela, il n’y avait pas la définition

La musique de la voix

L'air vibrait doucement la coquille

Et l'enfant s'endormait.

 

C’est donc bien qu’à un moment cela ne suffit pas.