De ta guérison

 

Te voilà, enfin rentré à la maison 
Il y avait tellement de pressions, toutes ces formalités !
Ce monde est fou, plus il y a de moyens techniques
Plus il y a de démarches, c'est sans fin.

Te voilà dans ton lit médicalisé, dans ta chambre
Infirmières et kinés vont passer tous les jours
Bientôt nous serons au top, pour le quotidien
Alors, il n'y aura plus que le soucis de ta guérison.

  

Du pardon

 

Quand tu as appris que la personne qui t'a renversé avec ta moto avait dit au policier que tu venais de la voie de bus, et non en face dans la même rue qu'elle montait et que tu descendais, toi tout droit au feu vert, elle tournant au carrefour, tu as dit, calme, si calme :

« Elle m'a niqué la jambe, maintenant elle veut niquer ma vie. »

Plusieurs jours d’inquiétude en sus de tes blessures, (des mois pour remarcher à dit le chirurgien, des séquelles sûrement), ton père a fait le forcing au près de la police, cherchant des témoins, traquant les caméras dans les rues et puis...

Elle ne t'a pas vu, elle a répété ce qu'on lui disait que tu venais de la voie de bus, franchissant le feu rouge, fonçant dans sa voiture, mais... cette femme de cœur au fond d'elle doutait, elle savait !

Tout a repris sa place, juste place, et … elle s'est excusée, elle t'a dit combien elle était désolée, pour l'accident, pour les fausses affirmations...

Enfin tu as pu la rassurer : « Je te pardonne ».

 

 

A Max

 

Les chattes Mimine et Terre de feu
Sont là couchées dans ta chambre
L'une sur ton oreiller, l'autre sur ton fauteuil.

Tu vois mon grand, elles sont avec toi
T'aident dans cette épreuve où cet accident
T'a d'un coup basculé.

Il y a quelques jours, le soir tard
Tu es descendu chez moi
Et devant mon air surpris
« J'ai senti une odeur de gâteau à l'orange »
Il n'y avait pas de gâteau...

Je t'ai rappelé cette fois où dans la forêt en métropole
Tu étais dans la poussette, si petit encore
« Mamy sens quand je suis heureux, ma peau sent le chocolat »
Je te souhaite en ce moment que ta peau sente le chocolat.