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jeudi 12 mai 2016

« La Guerre des Graines » : enquête sur une bataille souterraine et silencieuse

Monsanto, industrie de la guerre, toutes les guerres, des suicides de paysans pour un sac de coton, le combat des femmes.


 

« La Guerre des Graines » : enquête sur une bataille souterraine et silencieuse

En 100 ans, sous les effets de l’industrialisation de l’agriculture, les trois-quarts de la biodiversité cultivée ont disparu. Alors que se renforce la main-mise sur les semences par une poignée de multinationales, un vaste arsenal réglementaire limite le droit des paysans à échanger et reproduire les semences. Le documentaire « La Guerre des Graines », qui sera diffusé le 27 mai sur France 5, décrypte les batailles autour de la privatisation du vivant, avec l’appui de témoignages de paysans, d’élus, de militants, d’experts et d’industriels. Un film percutant et engagé, vivement recommandé par la rédaction de Basta !.
« L’histoire que nous allons vous raconter est celle d’une guerre inconnue mais qui nous menace tous, la guerre des graines. » C’est par ces mots saisissants que débute le nouveau film de Stenka Quillet et Clément Montfort, produit par John Paul Lepers, qui sera diffusé sur France 5 le 27 mai prochain. Depuis 12 000 ans, les paysans sèment, sélectionnent et échangent librement leurs semences. Mais cette pratique ancestrale au fondement de l’agriculture est en péril. Dix multinationales contrôlent aujourd’hui 75 % du marché mondial de semences [1]. Leurs noms ? Monsanto (États-Unis, 26 % du marché mondial), DuPont (États-Unis, 18 %), Syngenta (Suisse, 9 %), Limagrain (France, 5 %), suivis d’une poignée d’autres firmes allemandes, états-uniennes ou japonaises. « Que se passera-t-il si l’industrie semencière réussit à privatiser intégralement les semences agricoles ? » interrogent les deux co-réalisateurs.

Refuser l’esclavage semencier

L’enquête de Stenka Quillet et Clément Montfort les a menés en Inde, en France et en Norvège auprès de paysans qui, pour rester libres, cherchent une alternative aux graines de l’industrie. Mais aussi dans les couloirs du Parlement à Bruxelles où se jouent régulièrement des épisodes déterminants de la guerre des graines. Grand témoin de ce film, la scientifique et militante écologiste indienne Vandana Shiva : « la guerre des graines est dans chacune des fermes. Des fermes dans des pays comme ici, en Inde, où des paysans risquent de perdre leur approvisionnement en graines. Mais aussi les fermes plus grandes et conventionnelles qui n’auront plus d’autres choix que d’acheter des OGM, des herbicides, du Roundup, et seront coincés dans un esclavage semencier. »
Tous les géants de la semence ont décliné les demandes d’entretiens pour ce film, à l’exception d’un seul, Monsanto. La firme américaine, qui n’a semble t-il plus rien à perdre tant son image a été écornée ces dernières années par différents scandales, a ouvert les portes en France de sa plus grosse usine de semences pour l’Europe. La stratégie de Monsanto se dévoile en partie lors d’un entretien avec l’un des responsables de cette usine située à Peyrehorade en Aquitaine. Consciente des difficultés à développer les plantes génétiquement modifiées en Europe sous la pression citoyenne, la firme mise désormais sur la multiplication des droits de propriété sur les semences. Avant de quitter le site de Monsanto, la caméra s’attarde sur des semences de couleur rouge. Enrobées d’insecticides ou de fongicides provenant d’autres compagnies comme Bayer ou Syngenta, ces semences rappellent que Monsanto collabore étroitement avec plusieurs géants de l’agrochimie.
La fin de cette enquête conduit à Svalbard, un archipel de la Norvège situé au large du Groenland. C’est là, dans un chambre forte creusée dans la glace, qu’ont été entreposées des graines du monde entier. L’idée, conserver un double de la biodiversité végétale de la planète. Mais la présence d’entreprises privées, comme Syngenta, dans le financement de la gestion quotidienne de ce coffre-fort inquiète. Surtout, rappellent les organisations paysannes, la seule vraie conservation se fait dans les champs des paysans et des jardiniers. Ce qui suppose d’avoir accès et de pouvoir maintenir vivante cette biodiversité. « La guerre des graines est dans chaque assiette, résume Vandana Shiva. Tant que la liberté des graines sera confisquée, alors notre nourriture le sera aussi. C’est pour cette raison que tout le monde doit être engagé pour réclamer la libération des graines. »

mercredi 5 novembre 2014

La révolution du silence

La prison est mentale
Et le mental produit ce monde
Que je nomme le monde des hommes
Ou encore celui de la cité perdue
Tant nos sociétés et les règles qui la régissent
Et les institutions, et le discours des spécialistes
Et le niveau des relations qui y sont permises
M'apparaissent en dissonance, en rupture
Avec une autre dimension que je perçois dans la nature
Dans la nature lumière de toute chose
Et c'est bien en moi que cela se fait
En "moi", là où la prison de ce mental atrophié est sans effet.

C'est comme sortir d'une ville tellement bruyante
En tellement d'arrogances, de niveaux d'intolérance
D'indifférence, de mépris, de renfermement
Ici sur le trottoir des pics hérissés pour que ce "sans logis"
Ne puisse s'installer que c'est pas bon pour le commerce
Derrière des murs dans ces murs, des enfants soumis à la règle
Leurs esprits et leurs corps entraînés, conditionnés
La bonne forme, toujours la bonne forme !

Sortir, c'est interdit
Ils sont fous !
Ils ne peuvent rien en vérité contre cette liberté intérieure
Ces glissements en esprit, cette ouverture en conscience
Mental, tout est mental
Et au-delà de ma petite personne qui y trouve son compte
C'est bien certain, des informations s'échangent
Des informations comme des grains de sable
Dans les rouages de la grande machine du système sociétal
Qui s'est auto-proclamé, l'ordre du monde.