– A
peine vibre-t-elle cette petite conscience qu'une horde se présente,
médecins, éducateurs, prêtres et spécialistes et
non-spécialistes, chacun veut la dresser dans un sens, ou dans un
autre.
– Qui
sont-ils ?
– Je
l'ai dit : médecins, éducateurs, prêtres et spécialistes et
non-spécialistes.
– Mais
encore ?
–
Qu'est-ce que tu veux que
je te dise ?
– Tu
parles de conscience qui s'éveille, tu la situes dans un milieu
hostile, tu désignes des entités responsables de cette hostilité.
Qui sont ces entités ? Des consciences plus évoluées ?
– Ben
non ! Des formes archaïques, pourvoyeurs d'interdits, gardiens
du connu, police des états, des maîtres en disciplines, les voix du
consensus, voilà !
Donc
c'est comme les fourmis dès que les conditions sont là, elles
rappliquent. La petite conscience s'éveillant cela commet une
vibration, signal, condition de l'activation de la horde, dans le but
d'empêcher toute forme d'éveil.
– Mais
pourquoi ?
– C'est
simple, toute forme d'éveil signe la fin de cet entre-deux monde,
annonce que le passage va se fermer. Il faudra donc être d'un monde
ou de l'autre d'une manière quasi éternelle. Enfin... disons pour
fort longtemps, tellement qu'on ne sait pas le compter. Le monde
d'en-bas où rien ne bouge, le monde au-dessus où l'évolution
commence. Alors ces entités, qui pourraient s'éveiller et ne le
font, n'ont de cesse de bâillonner, de récupérer, de détourner,
etc., il ne faut pas que le passage se referme sur eux ! Question de survie.
– Mais
cela a pour effet de rendre plus forte la petite conscience.
– C'est
vrai, jusqu'à un certain point seulement. « Tout ce qui ne te
tue pas te rend plus fort » cette "remarque" aura permis de se
dégager de l'ancien monde (le vivant se nourrit du vivant), elle
aura engagé dans le passage, mais si elle n'est pas dépassée elle
participe de l'impossible éveil.