mercredi 23 octobre 2024

De l'antichambre


Ce qui se nourrit de sa souffrance
Visages hideux
Figures grimaçantes
Angoisse inexpugnable
Imbibe les chairs
Jusqu'à les putréfier
Masques de la mort
Masques !
 
 
James Ensor

 

mardi 22 octobre 2024

Marcher sur le chemin bleu

 

Alors, nous marcherons, sur le chemin bleu
Main dans la main
En un cortège joyeux
Traversant les profonds océans
Les déserts, promesse de vie
La tête dans les nuages
Les pieds foulant la poussière
 
Alors nous ne saurons plus nos disputes
Que ce qui est à toi, n’est pas à moi ...

En nos cellules réveillées
De ce long songe
Se dira l’unité qui est diversité


 
Hermann David Salomon Corrodi


Sans fumée, ni résidu

 

Ne jamais cesser d'aimer
Perdant tout objet
Aimer sans attente.

Frémissement au bout de la feuille
Larme de lumière
Goutte perlée.

 


 

De la puissance du désir

 

Apprendre à désirer
Voilà bien de quoi agiter les consciences
Les petites consciences moralisatrices
Conditionnées à la limitation.

Apprendre à désirer en ayant préciser
L'objet de ce désir brûlant
Paradoxe entre le passé et le futur
Comme un présent possible
Résonance fertile.

 

Est-ce que, ce que l'on aime, est ce que nous risquons de perdre ?

Souvent les mères aiment ainsi, et elles clament : tu es la chair de ma chair, tu es mon objet ! Ce n'est pas amour.

Mais tu as parlé de désir brûlant. De préciser l'objet de désir.

Oui, préciser. Parce qu'alors, tu vois ton bras qui se lève et prend la vie en autrui, tu vois ton ventre qui cherche à absorber, et tu ne veux pas cela ! Le désir se purifie tout en précisant son objet...

 

Déjà Ici 

 


 

lundi 21 octobre 2024

Marcher ...

 

Elle avait quitté les vastes plaines
Où l’homme avait construit les cités
Depuis des jours, elle gravissait la montagne
Routes, chemins, en lassés
Des jours, des mois, des années, des vies
A suivre ce tracé, larges virages
A droite, à gauche
Dans la fatigue du nez collé aux pas
Dans la découverte de si beaux paysages
Tous les temps se succédant, froid, chaleur
La soif, et puis mouillée jusqu’aux os
Et puis surgissant de nulle part
L’arrêt commandé par le corps
Et autre chose, invisible présence
Points de vue embrassant toute la vallée
Grottes profondes et fraîches
Ruines tapies, sous-bois herbeux
Retrouver dans l’instant
Le goût de l’éternité
Et chaque soir, ce repos accordé
Moments de joies paisibles offerts.
 

 

 Alina Lesova


De nos doigts malhabiles …


De nos doigts malhabiles nous aurons repoussé
La fine couche de sable qui dissimulait
Ne voyant pas que ce geste participait
Prenant peur nous nous serons frappés
La poitrine, et cela était aussi utile
Nous croyant perdus nous aurons pleuré
Et ces larmes ont lavé
Des mains se tendaient
Que nous aurons refusé de saisir
Et cela était juste.

Alors, oui
Le dire
La vie est un chemin d’éveil
Pour tous et en tout.
Il n’y a pas de passage trop étroit
Ni de montagne trop haute
Ni de désert trop aride
Ni de plaine trop fertile.
Tout Est, à sa juste place
Qui se fait.

Il n’y a pas de passage trop étroit
Ni de montagne trop haute
Ni de désert trop aride
Ni de plaine trop fertile.
Tout Est, à sa juste place
Qui se fait.



 

A l'angélus

 

Les hommes debout dans les champs
Ces paysages, de sources, de monts
De petits bois.

Le brouillard, marcher, sans se presser
Marcher d'un pas ferme et assuré
Marcher et ne jamais arriver.
 
 
 
   
Salvador Dali