Je sais toujours où les trouver
Soit ils sont affairés à survivre coude à coude, œil pour œil
Acquérant et défendant bec et ongles leur propriété privée
Privé de liberté, et cela dans toutes les strates de la société.
Soit ils sont à la grand messe, implorant, sanctifiant le très haut
Proclamant qu'il n'y a rien à faire, qu'il suffit d'aimer
Alors ils aiment et ça dégouline d’auto-apitoiement en tellement d'arrogance
Tu penses le pauvre c'est l'autre !
Retirée des affaires, ne survivant pas mais vivant pleinement
D'herbes ramassées aux bords des chemins
Qu'il me faut parfois faire remarquer que la banquette n'appartient à personne
Je n'implore aucun dieu, aucune vérité suprême qui nous
ferait tous ensemble
Alors même que nous allons en ordre dispersé.
Je dis, et je suis toujours dans l'effort de le dire plus clairement
Parce que le dire clairement participe de la réalisation
Je dis que nous avons, nous espèce humaine, un travail à faire.
Un travail qui ne peut se faire sans nous
Un travail qui ne cesse de se rappeler à nous
Les signes frappent fort !