Jour de
plomb
Le ciel
ne se lèvera pas
Et
pourtant, tout est si léger
Comme
un bel automne de mon enfance
La
forêt en sa robe mordorée
Cueillir
les champignons...
Ici
tout est vert, et pas de champignons
Des
verts et des bleus...
Les
jours les plus courts.
Allumé
le chauffage
Le
soir venu.
Une
trouée dans les gris
Derrière
les remparts de la Rivière Saint Louis
Dentelles
sur le bleu intense
Les plus
hauts sommets.
Des milliers, que
dis-je
Tant et tant
D'instant en
instant...
Des petites bulles
Viennent exploser
Libérées
Libérant.
Les
hommes ont toujours asservi ce qui leur fait peur
Et leur
peur a grandi d'autant
Jusqu'au
paroxysme de l'horreur.
... ce qui leur fait peur
La
Beauce, terre nue arrachée à la Forêt
Et le
vent et la pluie et toutes les tempêtes
Les
fermes forteresses et la cathédrale
Viennent
raconter la désolation de ses arbres sacrifiés
C'est là
que je suis née.
Plat
pays, le grenier de la France, qu'ils disaient
Il
fallait bien justifier de la destruction
Lorsque
le cycle sera accompli
Par les
terres rendues stériles
La Forêt reviendra.
Paris, un soir de
déprime
Paris, la nuit
Les Champs Élysée
La circulation est
fluide
Les lumières filent,
sans bruit
J'ai 20 ans.
Cela appartient au
passé, cela n'est plus !
Vraiment ? En
es-tu certaine ?
Là, juste en face de
la maison
Échancrure de la
roche qui par temps de pluie se fait cascade.
Plus tard, s’il
pleut encore
L’eau vient jusqu’au
petit pont.
Plus loin, dans un
autre creux de cette montagne
La forêt de la reine
des glaces.
Endroit étonnant, de
cryptomérias plantés
Où je ne mets plus
les pieds
Y ayant rencontré
méchant homme
Qui élève là-bas
des « coqs batailles ».
Il a menacé de tirer
au fusil le Noiraud
Qui allait sa vie de
chien dans le coteau.
La
pluie chagrine
Les
gouttes si fines s’accrochent
A
la cambrure des feuilles
Les
gris s’illuminent un court instant
Là
où ne se peut aucune certitude
Travail
à vif.
Et puis revenant,
Le
fil électrique suspendu au-dessus de la petite route
Accroche
quelque chose en soi qui vibre en résonance
Il n’y a plus rien
qui sépare l’objet et l’observateur
Vacuité jouissant
d’elle-même.
Se révèle le virtuel des concepts
Qui réduisent l’amour universel à une idée coupée des
sensations
La pauvreté de l’émotion intellectuelle séparée
du corps.
Tout se parle,
s’enchante, la feuille, la montagne
Tout est langage par-delà
les apparences, un chant d’allégresse
C’est venu se dire en
toute simplicité.
Le
jour arrive, il a traversé tant de paysages
Une
multitude d'oiseaux l'accueille
Pris
encore dans les gris tirant au bleu
Ils
se préparent à ce moment des couleurs
Multitude
de couleurs
Ondes
et c'est son
Et
c'est chants.
Et
c'est une voix.
Merci Jama
Le
jour vient d'un pays qui s'appelle Ailleurs
dans
cet Ailleurs la nuit a poussé le jour hors de son champ,
et
la nuit a pris la place du jour.
Alors,
ici, les oiseaux qui l'attendaient
se
sont mis à chanter dès son arrivée
et
le soleil s'est aussitôt levé.
Le
ciel s'est déchiré
Ce n'est pas lumière, ce flash
Éblouissement
juste avant
Une nuit profonde sans étoile
Toute lumière
annihilée.
N'appartenir
à aucune famille
S'en faire le reproche
Et finalement se
rendre compte
Se trouver devant l'évidence
Que ce sont eux qui
d'une manière insidieuse
Ont rejeté, ont maintenu à la marge
Le
vilain petit canard
Tellement d'hypocrisie
Que l'on aura
endossé la responsabilité
De ce qui ne nous appartient pas.
Que
reste-t-il ?
Le libre.