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lundi 11 novembre 2024

De l'attention


Je marchais au pas lent du vieux chien, devant cette maison le terrain est en herbe, quelques bananiers.
Il sort de la case un sabre à la main, se dirige vers un régime de bananes. Ce régime n'est pas encore mûr, haut perché, le baba-figue au bout de son cordon noueux suspendu bien au-dessus de la tête de l'homme.
Un instant, de la main gauche il touche le bout du baba-figue, puis son bras droit d'un coup rapide et précis tranche juste au-dessus de la fleur.
 
Un instant, au centre de la danse de ses deux bras en mouvement, un point fixe, immobile en lui.
L’œil du cyclone...

* Le baba-figue, fleur du bananier se cuisine à La Réunion en carry, en soupe.

 

 
 
 

dimanche 10 novembre 2024

Souvenir... fête safran à la Plaine des Grègues

 

Que je vous raconte, aujourd’hui fête du safran au village créole de la Plaine des Grègues.
Tous les ans à la même époque, bien obligé qu’on y vend le curcuma, récolté dans l'année.
Il a séché dans les cours, sur les toits terrasses. Coupé en fines lamelles, puis réduit en poudre, jaune curcuma, le safran de l’île.
Oui, rien à voir avec le rarissime pollen, ici c’est un bulbe, qui pousse sans grand besoin. Ça se débrouille, comme les carrés de lianes chouchou, les beaux jardins aux cordeaux, rien qu’un souvenir.
N’allez pas entreprendre de bêcher la terre, qu’on a vu ça à la télé, mais que c’est pas pour ici !
 
Depuis Vendredi soir, donc on fête : concerts, manèges, bals, ventes de produits, et autres réjouissances gastronomiques.
La pluie, la grève des transporteurs, qui ont bloqués les routes, les stations vidées du carburant, le weekend a été calme.
Mais aujourd’hui, foule, dans le village.
 
Nous avons eu notre moment de gloire : « Ah les beaux chiens, tous noirs, trois, ahhhhh »
Sourires, « bonjour, bonjour », je passe.
L’église, déborde, les cantiques franchissent les portes ouvertes.
Les habits du dimanche sont de sortie, les chapeaux, les petites robes affriolantes, les messieurs tous droits, l’air très sérieux.
Sourires, bonjour, bonjour…
Le bal musette entraîne tout ce beau monde, sur un air d’accordéon.
Il nous accompagne un moment, à travers les chemins où personne ne va.
Les chiens ont bien traîné dans la prairie, ils rentrent tirant la langue.
 
Ah, il est presqu’une heure, ça sent bon le cari près de l’église désertée.
L’odeur du riz l’emporte, impossible de savoir à quoi il est ce cari, poisson, poulet ?
Je ne traîne pas, les chiens ont soif et moi, un peu fatiguée, fait chaud là…
 
Retrouver, le calme, le silence de la maison, la fraîcheur...


La fête Safran, cette année, c'est ce week-end.




lundi 1 janvier 2024

Une île


Pour rien au monde, je ne troquerai 
Mon île vagabonde
Je ne sais m'habiller de gris trop longtemps
Les couleurs vives explosent de tous côtés
Du ciel à l'océan, du trou de montagne
Au pieds du volcan. 




Merci  Anonyme


Anonyme : Les couleurs qu'avivent les vents.

Miche : Vieilles femmes
Toutes noires du dehors
Solitudes en masures
Au dedans...
Riches des couleurs. 


samedi 12 février 2022

Vénus au spectacle

 
Hier soir, déjà, le spectacle se préparait
Le couchant n'en finissait pas en des couleurs chaudes
Il jouait la tragédie dans le versement du sang entre les typhons
De nuages noirs sur l'océan
Puis le final, lumière vibrante dans les orangés qui s'unifiaient
Pour ne plus faire qu'Un.

Vénus est du matin...
Elle assiste au grand retour
Au levant une ligne, gorge profonde d'un rouge nouveau
Cette source s’élève tranquillement et aux bleus du ciel
Se mélange, se dilue...
En face elle projette sa puissante lumière sur le versant
Dévasté par le cyclone, dans les nuages jouant des cavalcades
D'engins inter-sidéraux s'opposant les uns aux autres.

Elle se dilue, tant et tant, qu'il ne reste que cette lumière blanche
Non ! Ce n'est pas un reste !
C'est une naissance, un premier matin du monde
Qui balaie tous les restes.



Mada

lundi 31 janvier 2022

Traversée de Mafate


Le fils a traversé le cirque de Mafate, sac au dos.
Il est parti, malgré les interdits, les pluies avaient raviné les versants, et risquaient encore de s’abattre en de violents orages.
Tu as dit à ton retour, lorsque je te faisais remarquer qu’on ne défie pas sans risque la nature, qu’à chaque passage difficile tu avais demandé l’autorisation à ces forces que tu perçois si bien.
Ainsi tout est à sa juste place, tu vas vers ton autonomie.
 
Il a ramené quelques belles photos, paysages de brumes, de cascades en gorges effilées, clarté limpide du petit matin où ombre et lumière s’opposent pour le plus beau mariage.
Aussi, instantanés de cette fraternité qui rapproche les hommes, tu n’es pas un solitaire, tu aimes dans cette simplicité. Alors photos de rougail, de feu de bois, de rencontres… les oiseaux, les vaches libres de cet espace clos, les plantes…
Il a ramené aussi quelques désillusions, le silence envahi par le bruit des hélicoptères, les mafatais devenus exploiteurs de touristes.
Ainsi les derniers jours, vous n’aviez plus qu’une somme modique, et plus rien à manger, à la table d’hôte vous avez demandé s’il était possible de vous préparer quelque chose à manger pour ce montant-là. Hé bien, non, cela ne le fut pas, menu fixe, prix fixe, la dame ne dérogea pas de sa logique financière et vous laissa partir ventre vide, à chacun son destin !
Pourtant dans la descente du col du Taïbit, un homme dans sa guitoune vous offrit le thé, et l’abri alors que la pluie avait pénétré jusqu’aux os, là où il fait froid du dehors et du dedans.
 
Les lieux clos, ne sont pas propices au développement de l’humanité, mais ils ne sont perdition que pour les hommes qui ignorent que tout est lié.
La nature ne sait pas se fermer sur elle-même, elle ne produit pas d’image de soi, rien que de l’échange, et en son sein, le sauvage, libre de tout attache.
 
La plus belle rencontre que tu me racontas, celle de cet homme solitaire, caché derrière les songes…prudent l’animal, curieux aussi
Direct tu l’interpellas en créole, que faisait-il là ?
Il pêchait l’anguille, et il partagea un peu de son mystère, celui-là vit en dehors des villages, ermite dans un monde si vaste.


Frédéric Lamy

lundi 24 janvier 2022

De la tempête

 

Hier, au couchant
La lumière qui annonce les tempêtes
Le ciel irradié de cette intériorité.

Les arcs-en-ciel de la maison
Se sont éteints
Et dans la petite cour les loups s'invitent.


Merci

mercredi 17 novembre 2021

Toute proportion gardée

 

Une île...

Mais tous les continents sont des îles

Notre belle planète d'eau...


Navigant dans l'océan de l'univers.



Merci

samedi 2 octobre 2021

Trajectoire solaire

 

Lentement le soleil descend le versant
A cheval sur le dos de la montagne.

Dans quelques semaines il se couchera dans l'océan
Ayant rejoint l'échancrure des grègues.


F.Lamy

lundi 21 décembre 2020

De la goutte

 

Une goutte de rosée glisse sur le dos de la feuille  songe

Une autre garde en son creux, une perle argentée

Le soleil passe la montagne

Instants fugaces …


dimanche 20 décembre 2020

dimanche 15 novembre 2020

Les grosses roches

 

Sur le chemin du rond

Les grosses roches

Abandonnées de tous.



Quelque chose de puissant

Fait plonger en ces profondeurs

Ce n’est que vibration.


Fred Lamy

lundi 7 septembre 2020

A la cambrure des feuilles

 

La pluie chagrine
Les gouttes si fines s’accrochent
A la cambrure des feuilles
Les gris s’illuminent un court instant

Là où ne se peut aucune certitude
Travail à vif
Tellement vivant…




Photo perso

Tout est vibration

 

Sur le chemin du rond
Les grosses roches
Abandonnées de tous.

Quelque chose de puissant
Plonge en ces profondeurs
Tout est vibration.




Photo perso

dimanche 6 septembre 2020

Là où la terre sent bon, son message

 

Alors nous avons creusé la terre
Dans ce petit bois, à l'abri des regards
Pas d'équarrissage !

Cette terre sentait si bon
A chaque coup de pioche
Délivrant son message.




jeudi 3 septembre 2020

Là, juste en face de la maison...

 

Là, juste en face de la maison

Échancrure de la roche 

Qui par temps de pluie se fait cascade.


Plus tard, s’il pleut encore

L’eau vient jusqu’au petit pont.



Fred Lamy

samedi 29 août 2020

Dans le Faux patchouli

 

Bourdonnement dans le faux patchouli

Brassées mauves vibrantes

Butinez mes petites Mayas

Ici, pas de chimie tueuse

Un îlot plutôt qu'une île.



Tetradeniariparia (Faux Patchouli)

jeudi 27 août 2020

Hiver austral

 

L’hiver est maussade dans les hauts du Sud sauvage

Vents violents et bourrasques pluvieuses s’éternisant

Dans la ponctuation de si belles journées

Ainsi nous allons du printemps à l’automne

D’un joli mois de Mai, à un triste Novembre…

 

Marcher un peu, marcher dans ces temps de contrastes

Annonciateurs peut être.

Ce matin ? (Sourire…), c’est le printemps !



Frédéric Lamy

samedi 1 août 2020

Hiver austral

La cour est vide

Le platane

A perdu ses feuilles

Dans les flaques le jour gris se mire


Tuileries, janvier 2011 ©MarieSaloméPeyronnel

mardi 28 juillet 2020

dimanche 26 juillet 2020

"Toucher et être touché"


Je marchais au pas lent du vieux chien
Devant cette maison le terrain est en herbe, quelques bananiers.

Il sort de la case un sabre à la main
Se dirige vers un régime de bananes.

Ce régime n'est pas encore mûr, le baba-figue
Au bout de son cordon noueux suspendu
Au-dessus de la tête de l'homme.

Un instant, de la main gauche
Il touche l'extrémité du baba-figue
Puis son bras droit d'un coup rapide et précis
Tranche juste au-dessus de la fleur.
 
Un instant, au centre de la danse
De ses deux bras en mouvement
Un point fixe, immobile en lui.
L’œil du cyclone...