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jeudi 9 mai 2024

Et le chien...


Je poursuivais le chien, fugueur comme le précédent, et le Dick d’avant était mort pour avoir mangé dans les marais des boulettes empoisonnées.
Je ne voulais pas qu’il t’arrive même chose.

Tu avais profité de mon départ, pour te sauver
J’ai laissé choir le vélo, et je courrais derrière toi, criant, t'appelant.

Mais déjà tu étais au bout du chemin, comprendre que je ne pourrais jamais te rattraper.
Alors désespérée, tomber à genoux, face contre terre et pleurer, pleurer.

Et puis sentir, un souffle dans mon cou, une langue baveuse
Tu étais revenu, contre toute attente
Tu étais là au-dessus de moi.




jeudi 1 septembre 2022

Du souvenir

 

Se souvenir, c'est retourner dans ce temps-là
Tout est là.

Se souvenir c'est réactiver des émotions
Et les vivre encore.

Non ce n'est pas inutile
La position du témoin est tout autre.



samedi 6 juin 2020

Tous les temps en même temps... ici et maintenant


Depuis ce matin il pleut à torrent, en début d’après midi je décide de sortir les chiens, la pluie est moins dense.
Sous nos capes, nous chantons : « Petit escargot porte sur son dos… ». L’enfant est joyeuse, la route est rivière, les bottes barbotent.

Et là, qui rampe, un être, si petit, tente la traversée. Impossible de dire, bébé tangue… non un chaton, nouveau-né, il porte encore le cordon.
Sarah a peur, elle hurle : « C’est un monstre ! ». Vrai il a piteuse allure. Les chiens bondissent, prêts à dévorer cette chose qui appelle. L'enfant est toute à sa panique, les trois laisses à distance, je ramasse le souffle de vie, il se blottit en ma main. « Calme-toi, c'est un petit chat, il faut que tu m'aides, ouvre la poche de ma cape, que je le glisse-là. »...
Le voici dans une serviette, il dort. Que vais-je faire ? Trop petit...
« On meurt bien tout seul. » Alors je l’ai nourri au biberon, fait sa toilette, tenu au chaud d’une bouillotte.

Moïse, sauvé des eaux, il a grandi et les trois chiens l'ont accepté, et le vieux chat et la chatte blanche. Libre, il partait faire de grandes virées, il revenait en m'appelant bien fort. Et puis, un jour, il n'est plus revenu.
Le temps a passé, les chiens sont tous morts et les chats aussi, d'autres chats sont venus. Je suis encore-là dans ce trou de montagne, le fil de Sarah, le fil de chacun d'eux en moi... et ce grand espace qui s'ouvre sur un sourire suspendu aux nuages.

C'est un travail dans les profondeurs, de chaque instant, où les attachements se fondent dans cette montagne, dans sa respiration de vents, de nuages qui courent sur ses flancs, et parfois s'ouvre sur l'infini d'un ciel vacuité.




Canada - La rivière Athabasca 

vendredi 2 novembre 2018

Double faces

Les trains... années lycées, les copains
Raymonde et ces jupettes écossaises
Les trains vers Paris, les enfants et moi
Les trains traversant la France...

A coté du beau souvenir
Il y a toujours l'ombre du mauvais souvenir
Un rien les sépare.

Être dérangé
Le temps d'un revers de la main
Les deux faces de la même pièce. 



Lorenzo Mattotti