Cette
nuit, j'ai rêvé du Petit blanc
Elle
était rentrée, c'était la fête à la maison
La mère
était si contente et moi aussi
Et voilà
qu'elle parlait, elle répondait à mes questions
Et me
demanda des croquettes.
Boubounette
est partie la première
Je ne
sais où, sans savoir si elle est morte
Où en
vie, encore quelque part
Sur son
chemin.
Princesse
est morte, elle a déclinée en douceur
Près de
moi, puis une nuit d'agonie de râles
Sur mon
lit.
La fille
de la Mère, Petit blanc
Est
partie, elle aussi, sans que je puisse savoir
Si elle
est morte, où en vie encore, quelque part
Sur son
chemin.
Reste la
Mère et Terre de feu.
Les deux
chattes de Fred, qui restent chez lui
Et la
bande de chats du voisin qui ni les castre
Ni les
nourrit correctement, même l'eau leur manque
Si bien
qu'ils venaient chaparder chez moi.
J'ai
décidé de leur donner à manger, à boire dehors
Depuis,
ils n'entrent plus trop
Ils sont
nombreux et parmi eux, un petit roux
Tout
timide, tout doux, je l'aime bien !
Je veille
à ce que les autres ne lui pique pas sa gamelle
Mais je
me retiens de le prendre contre moi
Tout
contre, que je vais bientôt partir.
Ne pas
lui faire promesse que je ne saurais tenir
« Je
m'occuperai de toi, aussi longtemps que nécessaire »
Non, il
faut mieux pour lui, qu'il reste avec la bande
Je sais
qu'il a compris...
Henriette Ronner-Knip