Le don véritable

 
- L'enfant donne
Il donne encore, même lorsqu'il ne reçoit pas.
 
- Je crois que nous pouvons donner seulement après avoir soi-même reçu
Car comment faire déborder une tasse vide ?

- Nous recevons la vie, quelque soit les conditions du parcours...
Le don, ne se fait pas à partir du plein, mais du vide.

Quelque soit l'espèce !

 
La mère, l'enfant
Quelque soit l'espèce
C'est une mère et son enfant.

Dans le camp de concentration
Qu'est cet élevage entre les tôles
Une maman cabri parle à son petit
On les aura séparés, elle tente de le consoler.

Quand mes enfants étaient petits
Encore des bébés, je ne voulais pas
Je ne supportais pas d'être physiquement loin d'eux
J'expliquais ce refus catégorique, mal compris
Par le consensus
« Si quelque chose ne va pas, ils ne pourront pas me le dire
Quand ils sauront parler, ce sera différent. ».

Et cela fut, en effet, différent.

Source

Sur la table tout le bastringue

Nier la souffrance que génère le chaos au nom de l'ordre maîtrisé que prétend établir l'homme sur terre, ce n'est pas sérieux !

Bien entendu c'est un symptôme, la souffrance n'est pas à l'origine, mais peut-être permettra-t-elle une prise de conscience. Je dis bien, peut être, car après tout, elle accompagne la dérive humaine depuis les commencements sans avoir eu d'effets notables si ce n'est de resserrer sans cesse les nœuds dans le cerveau. Elle est prisonnière dans les replis, les dénis, les faire comme-ci, et les comme-ça....

Tiens ça me fait penser à la leçon de l'enfant sur la digestion
On lui a dit qu'il a 9m d'intestin dans le ventre
Il n'en revient pas, il en est tout troublé
Ses intestins sont d'un coup quelque chose d’extrêmement réel
Il les voit étaler dans la petite cour, elle est à peine plus longue
Le corps n'est plus pour lui un organisme vivant
Mais un assemblage de pièces détachées
Qu'il peut déconstruire, reconstruire, pour mieux s'en saisir.
 
Comment lui dire que tout cela n'est qu'une projection de son mental ?
Entraîné par le mental de tout un système
Qui a besoin qu'on y croit à ce réel pour s'y consacrer totalement
Créant ainsi la réalité du temps de la continuité
Et le temps c'est de l'argent, et l'argent c'est de l'énergie !
 
Quoi que je dise ce serait une contre proposition
Encore du grain à moudre
Alors, je ne dis pas.
Il lâche enfin ces intestins, pourvu qu'il les ait remis dans son ventre avant ça !
Il me regarde et me dit : « Tu es rudement féroce. »
 
Ah voilà !
Voilà, l'effet que tu me fais
Non à cause des mots
Mais pour cette énergie en toi
Sauvage, car la vie est sauvage

Et le sauvage n'est pas indiscipliné

Mais en lui la souffrance accomplit.

Déjà publié ici 

 De Fred Lamy

De l'enfermement

Le service pour "Grands enfants", c’est un couloir, avec de toutes petites chambres, une porte fermée à clef, pas de dehors, pas d’air, peu d’activités et de personnel pour les animations…

Je devrais être rassurée de le savoir en sécurité en ce lieu, je ne parviens pas. L’enfermement est bien la chose que je supporte le moins !

Mais il semble que je sois la seule à vivre les choses ainsi, tous me disent que l'enfant va bien et lui donne le change !

J’essaie de dépasser mon rejet, je me dis que la fenêtre peut être fermée, et qu’en soi on trouve toute liberté.

J’essaie mais je n’y parviens pas… tout mon corps se révolte, en un cri sourd.

L’esprit est le corps, et le corps est l’esprit, pas de conscience sans liberté, là où la circulation se fait, où les grands espaces s’ouvrent à l’infini.

Je touche cela en moi, je touche cela dans leur soumission qui ne vise qu’à les éloigner d’un engagement à rompre.

Ma force je la trouve en la source, au silence, en celle qui marche dans ces vastes étendues

Rémi Ancelin Photographies

De la procrastination

L'enfant,

Les adultes l'oublient pour se consacrer à des choses éminemment sérieuses, rarement ils ont conscience d'être l'esclave de ces choses éminemment sérieuses, soumis à un ordre, à une condition, à un rôle social.

Ils l'oublient à tel point, qu'ils maltraitent sans conscience ces enfants, leurs progénitures, il faut qu'ils grandissent, qu'ils grandissent vite, qu'ils s'intègrent, qu'ils réussissent. Objet de fierté, s’enorgueillir...

Et puis, parfois, quand ils sont bien vieux, certains se souviennent. Traversant les murs, leur enfant du passé, celui qu'ils ont été, qu'ils avaient oublié, se présente à eux et se met à leur parler.

En fait tout au long de leur vie, le petit, l'innocent, le vivant... oui, ils ne l'entendaient pas.