Tout à coup tout t'est inconnu Tu
es calme sans émotion Dans
cette étrangeté Où
même le bruit de tes pas Tu
ne les reconnais pas.
Tu
avances dans ce toujours nouveau Des
pas claquent dans le silence Sans
émotion... La
souffrance n'est plus cette chose qui dégueule Qui
larmoie, qui se plaint, qui fait tant de bruit.
La souffrance se tient droite, forte, puissante Un
cœur dénudé, sorti de sa cage Bat,
dans le silence, il bat Un
cœur qui brûle ...
J'ai
toujours porté ça Cette
chose presque impossible à mettre en mots Sauf
à remettre sans cesse l'ouvrage sur le métier Cette
chose que sans cesse, il y a quelqu'un pour te dire : Ce
n'est pas ça, ce n'est pas possible, tu rêves, tu délires Dans
quel monde vis-tu ?
C'est encore la version édulcorée Parce
qu'en vérité ce que je porte-là Presque
impossible à mettre en mots Qu'il
me faut remettre chaque jour l'ouvrage sur le métier Déclenche
une opposition farouche, des émotions très fortes Qu'on
a envie de m'insulter, de me cracher à la figure, de m'écraser Comme
on écrase ces pauvres insectes sans envergure.
Avant,
j'étais terrifiée par ce déferlement que je sentais venir Avant,
je me cachais, je me taisais, comme on dissimule une tare Un
enfant mal formé, hideux pas beau du tout Maintenant,
j'essaie sans m'énerver et je me fâche toujours moins De
dire, de mettre en mots Chaque
jour remettre l'ouvrage sur le métier
Ça
me donne envie de gueuler, mais ça, ils n'auraient pas supporté Alors
j'ai appris à moduler, non pas à éteindre A
étouffer, à domestiquer, NON A
souffler dans la colonne d'une flûte qui est mienne Invisible
aux yeux aveugles J'ai
appris à force de refus, de renvois, de portes qui claquent D'abandons,
de laissés pour compte !
Merci !!!!
Merci
à vous ! Grâce
à vous, j'ai appris A
reprendre ce travail chaque jour Sans
jamais en désespérer Sans
rien en attendre Le
faire comme on marche sur le chemin, inconnu Comme
je marche sur le chemin, inconnu Liberté
totale !