La force

C'est une force douce

Qui écarte les pétales

Les défroisse, les étire

Et le cœur de la fleur

Jaillit.

Chaleur

Rayonnement

Chaleur jusqu'au bout des doigts

Le jour s'est levé

Une fleur éclot là-bas.

Caresse

La caresse venue

Des profondeurs

Atteint la poitrine

Non pas les seins

Mais le cœur

En ses fibres.

Flûte enchantée

J'ai laissé la vibration de la flûte
Me pénétrer, instrument unique
Je l'ai accompagnée
La dirigeant sans la dominer.


Union des deux principes
En l'Un
Qui n'existe que par ce mariage.

Clair de lune

C'est là que j'aime à me tenir

Là où la terre n'appartient à personne

Loin des clôtures, et encore devant ma clôture !

Impressionnant ce vol légal

Appropriation du vivant

Ces sens interdits

Cette organisation qui prétend un vivre ensemble

Tolérance en tant d'intolérances.

Rien ne m'appartient aussi tout m'appartient

Le véritable sens d'appartenir, ce à quoi on se marie

Quand tout se donne, quand rien ne se retient

En toute liberté, respect.

Chaque instant ...

 

Une danse

Onde et particule

Au cœur même de la matière

Matière énergie

Vibration

Celle perçue

Par quoi ?

Par qui ?

Perception improbable

De ce qui n'est pas

Des sensations courantes

Ici et là-bas

Dehors et dedans

Haut et bas

Circulation.

Qui fait quoi ?

Pour dire quoi ?

La raison dévisse

Elle craint plus que tout

Le vide

Elle qui a dit le vide.

Strates

Voir ce qui est
Toi, moi, le monde des formes, nos différences
Exacerbées par le processus de l’identification
Qui ne tarde pas à faire des nœuds
Émotions, peurs
Et rien n’attache plus que la peur.


Lâcher prise et ce n’est pas une fuite
Le monde des formes est là
Mais le mur se met à vibrer
A l’unisson d’une vibration que l’on dit : interne
Et la forme révélée dans sa nature lumineuse
Transparence cristalline.


Toi, moi, cela n’a plus de sens
Être ce paysage qui se découvre
Par la fente d'une pupille
Et bien sûr que cela est, plaisir.
 
Vient ce moment de décider en conscience
L’accomplissement de ce plaisir
Explosion en chaque cellule
Ou s’ouvrir encore à l’inconnu
Jusqu’à ce palier de l’immobilité en esprit
Trou noir, cela par quoi le monde se connaît.

Dans une autre dimension

Allongée sur le sol de la cour carrée

Dans l'infini du ciel, un oiseau de proie

Vol plané en des cercles s'élargissant

Plus haut, plus profond

L'observer, seulement l'observer

Les cercles prennent forme

En ton propre corps

Et lorsque d'un trait l'aigle est transporté

Tu y es, ou plutôt tu n'es plus dans la peau

De l'observateur séparé.

Le vivant

Il ne précède pas

Il n'est pas à l'arrivée

Il n'est pas un point fixe

Géométrie quantique !

La prison est en nous, c'est bien certain

Forme mensongère toujours.


Silencieux dans une nuit d'hiver
La neige recouvre de son blanc linceul
Premier souffle du printemps
Chant d'amour, fleurs parfumées
Douceur de l'air
La fille aux cheveux roux
Entraîne dans la danse
Tendresse, infinie tendresse...

Vision si profonde, dont rien ne s'écarte...

La mémoire n'est pas ce grand sac

Rempli de regrets et d'attentes

La mémoire est la trame vibrante

D'un monde qui ne cesse de se créer

En une multitudes de calculs. 

 

Parler au coeur de ce que nous sommes

Je t'ai rêvé, et c'est bien ainsi

Dans un avenir qui est présent quelque part

Tu es, et je suis ton amie

Nos corps ne peuvent pas cesser de se parler

A travers tous les temps.

Dans ce temps particulier

Frémissement de cette communion

Où aucun ne se soumet à l'autre

Où chacun entier en lui, rencontre l'autre

Dans sa propre entièreté.

Tout est juste, là où cela est

Comme cela est

En cet instant, dans cette lumière...

Et seul ce qui vibre à cette fréquence

Peut entendre

Ce chant.